En s'appuyant sur le cadastre napoléonien de 1827, on remarque qu'un seul moulin à vent est édifié à Langrolay au début du 19e siècle. Cadastré sous la parcelle 307, il appartenait à l'époque à la famille Daën de Kermenenan, propriétaire de Beauchêne. Tout au long du 18e siècle et bien avant cette période, le moulin relevait de la seigneurie de Beauchêne à laquelle était rattachée la métairie dont il dépendait lui même. Le plus souvent, le fermier ne pouvait pas s'occuper à la fois de la métairie et du moulin, ce qui amenait le seigneur à mettre en place un affermage sur le moulin ou à autoriser le fermier à sous-louer lui même le moulin. Certaines sources attestent cette deuxième hypothèse : « l'an mil sept cent cinquante six le vingt et un août devant nous nottaires sous signants de la juridiction du Comté de Plouer et de celle de Beauchesne ensemble concurrents a comparu Jacque de Lechapt, demeurant au bourg et paroisse de Langrolay, eveché de Saint-Malo, lequel a ce jour loué et affermé […] pour le temps de six ans consécutifs […] a Francois Esnault et Guillemette Gesry sa femme […] scavoir le moulin a vent des Rochettes dependant de la seigneurie de Beauchesne et faisant une dependance de la ferme de la metarye de Beauchesne avec toutes les ustencilles servant audit moulin […] ». Considéré comme un droit banal le moulin permettait au seigneur d'en tirer des profits.
À l'arrière du moulin, se situe un autre édifice. En 1827, ce bâtiment n'était pas représenté sur le cadastre ancien. L'étude des matrices cadastrales permet de constater qu'en 1871 fut construit sur ce terrain, sous la parcelle 306, un nouveau moulin à vent pour Jean-Baptiste Juhel. Il y avait donc à la fin du 19e siècle deux moulins à vent aux Rochettes. Aujourd'hui à vocation d'habitation, l'édifice n'a plus l'apparence d'un moulin mais celle d'une simple tour. On ne sait pas à quelle époque ce deuxième moulin a été restructuré en tour.
Le premier moulin à vent des Rochettes est resté en activité jusqu'au début du 20e siècle. Il est probable qu'un incendie ait été à l'origine de la destruction de sa toiture et de son mécanisme. Des cartes postales anciennes datant de cette période le montrent encore en activité. Le moulin à vent a fait l'objet d'une campagne d'inventaire préliminaire en août 1967. À l'époque, le propriétaire était M. Bertault. Il racheta le moulin au marquis de Beaucorps alors propriétaire du château de Beauchêne.
L'édifice a perdu son aspect d'origine ainsi que toute sa machinerie. À l'intérieur, les planchers sont tombés, seules les traces des cheminées sont encore visibles ainsi que quelques éléments de poutraisons.
Désigné par le terme de moulin-tour, cet édifice de forme cylindrique est principalement constitué par une maçonnerie de moellons grossièrement équarris. On remarque deux assises en pierres de tailles plus épaisses à deux endroits. Un premier lit situé au-dessus du linteau des portes est en moellons fins tandis que le second plus visible est formé d'une assise de pierres de taille au-dessus des linteaux des baies. Cette mise en œuvre de la maçonnerie correspondait aux niveaux des planchers du moulin.
La base de l'édifice comporte un soubassement formant une sorte d'emmarchement. Plusieurs anneaux implantés dans les assises de pierres extérieures servaient à attacher les chevaux ou ânes qui venaient charger les sacs. La partie haute du moulin, disparu, elle était constituée d'une toiture en charpente recouverte d'ardoises ou de bardeaux de bois amovible que le meunier pouvait orienter en fonction de la direction du vent.