Châtillon-en-Diois
Le territoire de la commune s'étend en contrebas de la montagne de Glandasse, vaste plateau bosselé, d'une altitude moyenne de 1 850 mètres, dans la continuité de celui du Vercors.
Le toponyme Châtillon serait un dérivé du latin castellum, diminutif de castrum. Castrum désigne d’abord tous les types de forteresse, depuis le simple donjon jusqu’à l’enceinte urbaine, puis se spécialise dans le sens de « château fort ».
Ses habitants s'appellent les Châtillonnais.
Le cimetière protestant
Dans la seconde partie du XVIème siècle, huit guerres de religions ont successivement opposés catholiques et protestants (appelés aussi huguenots).
En 1598 Henri IV, roi de France, promulgue l’édit de Nantes qui se présente comme un édit de tolérance en accordant notamment des droits de culte aux protestants.
Mais en 1685, après 25 années de durcissement de la politique de conversion à la religion officielle de l'État, c'est à dire le catholicisme, Louis XIV révoque définitivement l'édit qu'avait promulgué son grand-père en signant l’édit de Fontainebleau, plus connu sous l'appellation non officielle de «révocation de l'édit de Nantes».
Alors que l'édit de Nantes prévoyait des places dans les cimetières paroissiaux pour les réformés, par exemple sous la forme de carrés protestants, dès 1665 les enterrements ne peuvent plus se faire qu’à la levée du jour ou la tombée de la nuit et le convoi funéraire ne peut être constitué de plus de 10 personnes. Après sa révocation, le culte protestant est interdit. La sépulture dans les cimetières catholiques est refusée pour les non convertis. Les familles protestantes enterrent alors leurs morts dans leurs champs. De là vient la tradition des cimetières familiaux protestants du Diois, ces petits carrés de verdure le plus souvent situés au milieu ou en bordure du champs signalés par des cyprès, des ifs, une haie de buis, un muret ou une grille dont la porte en fer ne ferme plus, devenus pour certains ruines après l'absence de descendants ou leur abandon.
À Châtillon-sur-Diois, la coutume d'enterrer dans les champs a disparu depuis que la commune a inauguré dès 1787 un cimetière dédié à ses réformés, soit 2 ans avant Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui spécifie dans son article 10 que «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses». Il est également nommé "cimetière du haut" puisque le cimetière catholique se trouve, lui, le long de la route principale longeant le bourg plus au sud.
Les tombes qui parsemaient la campagne se sont effacée peu à peu...