La construction européenne a été initiée après la Seconde Guerre mondiale pour préserver la paix dans un continent ravagé, mais en soixante ans le doute s'est installé.
Bâti d'abord autour de six pays, le projet a pris progressivement de l'ampleur, malgré de multiples crises, jusqu'à allier 28 pays, lesquels se sont davantage entendus sur des projets économiques comme une monnaie unique, que sur la défense, la diplomatie ou les questions sociales.
« L'Europe ne se fera pas d'un seul coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait », prévoit le 9 mai 1950 le Français Robert Schuman. Cette déclaration donne naissance le 18 avril 1951 à la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Elle est suivie en 1957 par le Traité de Rome qui crée la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom), réunissant, outre la France et l'Allemagne, couple moteur de la construction européenne, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.
Vient ensuite le temps des élargissements : en 1973, la CEE est rejointe par le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande. Dans les années 1980, l'Europe des douze intègre les anciennes dictatures du Sud : la Grèce, puis l'Espagne et le Portugal.
L'intégration économique devient plus poussée avec le marché unique, effectif en 1993, année où l'Autriche, la Finlande et la Suède entrent dans l'Europe. Avec le traité de Maastricht, la CEE se transforme en Union européenne (UE) le 1er janvier 1993 et se dote de sa propre devise, l'euro, qui remplace les monnaies et billets nationaux de douze Etats membres à partir de janvier 2002.
La Convention de Schengen de 1995 permet progressivement aux Européens de voyager sans contrôles aux frontières.
La chute du mur de Berlin en novembre 1989 et la fin de la guerre froide ouvrent la voie à de nouveaux élargissements à l'Est. En 2004, on passe à l'Europe des 25, avec la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, Chypre et Malte.
Suivront la Roumanie et la Bulgarie en 2007 et enfin la Croatie en 2013.
En 2012, l'Union européenne se voit décerner le prix Nobel de la paix, récompense qu'elle aurait dû recevoir depuis longtemps selon Jean-Dominique Giulani, président de la Fondation Robert Schuman, car elle « a apaisé un continent qui était celui des guerres, dont les horreurs ont culminé au XXe siècle avec deux idéologies totalitaires parmi les pires et deux conflits mondiaux parmi les plus terribles ».
Mais désormais la paix est considérée comme allant de soi, dans une zone confrontée à un chômage élevé, et à un sentiment de déclin face à l'émergence de la Chine, de l'Inde ou du Brésil.
A plusieurs reprises l'euroscepticisme se traduit par le rejet dans des référendums nationaux de traités européens négociés par les dirigeants.
La crise financière de 2008, la crise grecque puis la crise migratoire alimentent la méfiance.
Si on a craint un temps un « Grexit » ou sortie de la Grèce, c'est finalement la Grande-Bretagne qui vote en 2016 pour un « Brexit », devenant le premier pays à décider de quitter l'Union. Cette sortie, initialement programmée pour le 29 mars 2019, est repoussée deux fois face à l'incapacité des Britanniques, divisés, à se mettre d'accord sur les modalités du Brexit, avec ou sans accord avec l'UE sur leur future relation.
La Construction européenne
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sources: ina.fr -afp- Wikipedia