Il faut s'imaginer que jusqu'au xviiie siècle, Soumensac n'était qu'une forteresse sans maisons d'habitation ni église paroissiale ; la chapelle du château, petite, servait de lieu de culte. Elle était située à l'emplacement de l'église actuelle mais 2,40 mètres plus bas ! Son portail se situait approximativement vers le chœur actuel au niveau d'une niche que l'on peut voir dans le mur de gauche de la nef (source orale Mariens Borcy qui a effectué des fouilles au moment de la restauration de l'église dans les années 60). Le cimetière était à l'ouest dans ce qu'on appelle aujourd'hui le "jardin du presbytère". La plupart du temps, le seigneur n'habitait pas sur place mais au château de Gorce dont seuls les souterrains subsistent encore. Une allée de chênes, visible sur la carte de Belleyme, permettait de faire le trajet à travers la forêt. Georges Combaud, ancien maire du village, disait les avoir connus au début du xxe siècle. S'il n'y avait pas de bourg à Soumensac même, nombreux étaient les villages : Gassac, Fougueyrat, Béchade, etc. (voir la carte de Belleyme ci-dessous. À la suite de la révocation de l'Édit de Nantes sous Louis XIV plusieurs de ces villages ont disparu, vidés de ses habitants. Comme à chaque fois qu'une population est expulsée d'un pays, les arabes ou les juifs en Espagne, les huguenots en France..., le pays connaît alors une crise économique liée au manque de bras et de cerveaux.
Le bourg de Soumensac dépendait de 2 paroisses Saint-Jean de Soumensac pour la "haute ville", aujourd'hui Saint-Jean de Duras, et Saint-Étienne de Gassac pour la "ville basse". Le hameau de Gassac, essentiellement huguenot, a disparu au xviie siècle. À la même époque l'église de Saint-Jean menaçant ruine, le culte fut transporté au château-fort de Soumensac et la chapelle de celui-ci fut transformée en église paroissiale.