L'ancien Clermont-Ferrand,la tour Blaise Pascal Traditional Geocache

        L'ANCIEN CLERMONT-FERRAND,LA TOUR BLAISE PASCAL

Égarée dans un terrain vague, cette construction interpelle forcément celui qui ne connaît pas l'histoire locale. Mais quelle utilité peut-on bien trouver à une mauvaise bâtisse flanquée d'une tour délabrée, entre les rues Kessler et Rabanesse ?

Et bien elle est patrimoniale. Cette « quasi-ruine » est même inscrite depuis 2009 à l'inventaire des Monuments historiques !

Ses éléments protégés sont la tour (dont la construction s'est échelonnée entre le XV e et le XVIII e siècle) et le grand bâtiment qui la jouxte. L'ensemble étant dénommé pompeusement « Château de Rabanesse ».

Un drôle de « château » qui cache bien sa valeur

À l'origine se trouvait ici un « fief suburbain » identifié depuis le XI e siècle. En d'autres termes, il s'agissait d'un domaine agricole fortifié appartenant à un gentilhomme ou à une communauté religieuse.

Connu depuis l'antiquité, ce genre de construction baptisé la villae des Romains (domaine rural, qui a donné son nom au terme moderne « ville ») servait à la fois à l'approvisionnement en denrées fraîches des marchés du centre de la cité, et à sa défense puisque l'implantation permettait de donner l'alerte en cas d'attaque surprise.

Logis et tour de garde

Sur cette construction, en tout cas, la tour de garde à section carrée se montre assez étroite : elle sert principalement à abriter un escalier à vis, éclairé par six niveaux de petites baies à encadrement mouluré en pierre de Volvic, qui mène au sommet.

Le logis rectangulaire attenant, à deux étages, comporte des percements irréguliers pouvant remonter au XVII e ou au XVIII e siècle. Il présente des traces d'arrachement attestant de la démolition de corps de bâtiments adjacents. Un moulin à roues se trouvait notamment à cet endroit où coulait la Tiretaine.

Tordons le cou à une légende, Blaise Pascal n'a probablement pas travaillé dans cette tour, n'en déplaise à la tradition populaire qui lui a donné son nom. Rappelons que l'expérience sur les différences de pression atmosphérique selon l'altitude fut réalisée en 1648 par son beau-frère, Florin Périer, d'abord au pied de l'église des Minimes et ensuite au sommet du puy de Dôme.

L'intérêt historique du lieu est plus récent, avec l'établissement à partir de 1876, de la première station météorologique au monde qui dépendait de l'Université de Clermont.

À cette date, le dernier niveau de la tour fut surélevé et aménagé en terrasse afin d'accueillir des instruments de mesure, tandis que le logis servait de bureau télégraphique, de laboratoire photographique et de bibliothèque. On en faisait à l'époque toute une fierté. D'ailleurs, l'annonce de la construction d'un deuxième observatoire - celui du sommet du puy de Dôme, auquel la tour devait être reliée par un fil télégraphique - suscita bien des polémiques.

De la tour urbaine au sommet du puy de Dôme : la science allait en pâtir !

Certains des politiques de l'époque jugèrent même que les observateurs ne passeraient les rigueurs du premier hiver : « On ne peut vivre à cette altitude, ils finiront bien vite fous ou idiots, puis le vent emportera les constructions… ».

La station météorologique de Rabanesse resta finalement en activité jusqu'en 1911, année où elle fut transférée sur le plateau des Landais dans un bâtiment mieux adapté aux travaux scientifiques.

Soyez très discret,ça grouille de moldus la journée,bonne chasse..