A la fin du siècle dernier, à l’instar de Gotham City ou Métropolis, la ville de Munster avait elle-aussi un super-héros. Bien sûr, la criminalité locale n’avait rien de comparable à celle des grandes villes… pas de Jocker ou de Surfeur d’Argent… pas même de Fantomas… mais déjà quelques voleurs de fromage, brasseurs de bière clandestins et même voleurs d’autoradios avec l’arrivée du progrès et l’installation d’une antenne hertzienne dans la vallée. C’est pourquoi le super-héros local n’était autre qu’un… chien, eh oui. Il ne portait pas de masque ou de collant moulant mais uniquement un caleçon rouge floqué de l’écusson de Munster représentant [Y] qui lui avait été offert par le maire de la commune pour avoir sauvé un enfant coincé dans un tuyau lors des travaux d’installation du tout-à-l’égout quelques mois auparavant.
Ce chien habitait une maison sur les hauteurs à l’entrée du village et tous les jours il descendait par le chemin qui l’amenait en ville et passait par le carrefour où vous vous trouvez en ce moment. Il passait ses journées à régler les conflits des villageois, désamorçait les disputes, ramenait les bêtes (et à l’occasion les enfants) perdus… il avait le flair pour débusquer les arnaqueurs et les politiciens verreux qui rentraient régulièrement chez eux leurs pantalons troués à l’arrière. Bref, grâce à lui la Ville de Munster était l’une des plus heureuses cités d’Alsace.
Mais petit à petit il se fatigua, les remerciements et les hourras qu’il entendait tout le long de son chemin se firent de plus en plus rares… de même que les caresses et knacks qu’il recevait habituellement en abondance. A la place ce fût des récriminations pour chaque problème, chaque anicroche du quotidien qu’il n’avait pas résolu… Le chemin pour rentrer à la maison lui sembla long et monotone : au croisement, prendre le chemin de droite, comme chaque jour, marquer de son empreinte odorante les [X] lampadaires jusqu’au tournant, faire ses griffes sur le premier poteau télégraphique en remontant la rue, celui qui a une étiquette bleue (dont checksum grands chiffres = [J]), même les belles vues sur le village de Griesbach au Val d’un côté et sur les Crètes Vosgiennes de l’autre n’arrivaient plus à le faire rêver… Bref il déprimait.
C’est ainsi qu’un soir d’automne, sur le chemin du retour, au croisement, il changea de route… il prit l’autre chemin qui grimpait vers la montagne. Avec un dernier regard pour la vallée, il retira son caleçon et le jeta sur le bas-côté, puis s’enfonça dans la forêt.
Personne ne le revit plus, la vie à Munster devint difficile et tendue… les habitants partirent à sa recherche, mais allez reconnaître un chien parmi les autres… il rédigèrent un avis de recherche qui fût posté dans les [Z] boites aux lettres à l’entrée du chemin mais sans succès.
En mémoire de lui, sa Maison et le chemin qui y mène furent renommés (checksum du nom (chemin du ........) = [L]), de même que le dernier chemin qu’il a emprunté et où il a abandonné son caleçon (nombre de lettre du nom = [K]).
En souvenir de ce temps mémorable, j’ai placé la cache à l’endroit même où a été retrouvé le fameux caleçon, aux coordonnées :
N48° 02.JKL E007° 09.XYZ
Pour Y : un fromage = 1, une cigogne = 2, une pomme de terre = 3, une église = 4
Nota bene à l’attention des géocacheurs venus de la France de l’intérieur : pour faire le lien entre l’histoire et les lieux géographiques réels, il faut se souvenir que cette histoire se passe en Alsace, les noms se prononcent à l’allemande, par exemple le « ch » se prononce « r » et « ee » se prononce « é ».
Cette histoire étant restée très confidentielle, vous ne trouverez rien à son propos sur le net. Les indices sont à chercher sur place.