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🦎 Châteaugiron, la croix Chevrel 🦎 Traditional Geocache

Hidden : 3/12/2019
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
1.5 out of 5

Size: Size:   regular (regular)

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Geocache Description:


🦎 Châteaugiron, la croix Chevrel. 🦎


Voyageurs et pèlerins vous qui passez dans nos contrées, laissez vous conter les filandières.

🦎 La croix. 🦎

Vous voici arrivé à proximité d'une croix de chemin. Cette croix, date de la fin du 19ème ou du début du 20ème siècle. Elle est de typologie courante et se rapproche des croix tombales de cette époque. Le médaillon au centre représente un christ au Sacré Cœur.

🦎 Une histoire de toile... 🦎

A deux pas d'ici, une rue a été baptisée "rue des filandières". En l'honneur de ces femmes qui avaient pour tâche de filer à la main.

"File la laine, filent les jours
Garde ma peine et mon amour
Livre d'images des rêves lourds
Ouvre la page à l'éternel retour"

Sauf que par ici, c’était plutôt le chanvre.

Sachez qu’entre le XVIe et XVIIIe siècles, la richesse de la Bretagne est étroitement liée à la production toilière. Au XVIe siècle ce sont les canevas de Vitré qui font la richesse de la confrérie des Marchands d’Outre-Mer. Ces grosses toiles de chanvre sont exportées vers l’Angleterre et Cadix à partir du port de Saint-Malo. Les guerres de la Ligue ruinent ce commerce dans les années 1590.

A partir des années 1660, on assiste à un déplacement de la zone de production toilière vers les paroisses rurales du Sud-est de Rennes. Le cœur de cette manufacture rurale se situe autour de Châteaugiron, Piré- sur-Seiche, Janzé, Amanlis et Noyal-sur-Vilaine. Les toiles à voile produites sont d’ailleurs nommées noyales. Elles connaissent un âge d’or à la fin du XVIIe siècle, avant de vivre une longue période difficile dans les années 1730-1780. Le soutien de la France à la Guerre d’indépendance américaine, à partir de 1778, donne un second souffle à la production toilière.

Mais la Révolution française et plus encore le blocus continental subi à partir de 1806 par le Premier Empire, coupe la manufacture des noyales de ses débouchés commerciaux à l’international.

Ensuite, dans les années 1840, le développement de l’industrie mécanique va conduire au déclin progressif du commerce des Noyales, qui malgré quelques tentatives, sera incapable de s’adapter au progrès technique.

Pour finir, l’apparition des navires à vapeur entraîne l’abandon des toiles à voile, devenues obsolètes.

Cet abandon total de la production toilière dans les années 1860, accompagné par l’exode rural, n’a pas permis la constitution d’une mémoire de cette activité économique au sein des populations rurales. En fait, la proto-industrie des toiles à voile est rapidement effacée du paysage. Le passage de la culture du chanvre à l’élevage et la culture céréalière en entraîne l’effacement des traces physiques.

🦎 ... Et de filandières. 🦎

La proto-industrie toilière était basée sur le système économique du "domestic système". C'est à dire la fabrication de produits manufacturés au domicile des paysans. Les paysans, qui ne possédaient pas d’exploitations agricoles de taille suffisante cherchaient à obtenir des revenus supplémentaire au ménage. A Châteaugiron et dans les communes alentours, ce fut par la production de toiles à voile.

Celles-ci étaient fabriquées à domicile par les paysannes, à partir de fils de chanvre cultivés par les paysans eux-mêmes dans leurs jardins clos appelés "les courtils", ou bien achetés sur le marché local. Elles pratiquaient cette activité principalement en hiver, lorsqu’il n’y a plus de travail dans les champs.Le chanvre était préparé en filasse. Dans un premier temps il fallait rouir le chanvre c'est à dire le faire macérer dans une mare appelée "doués" pendant plusieurs jours. Puis le chanvre était broyé à l’aide d’une broie. Ensuite vient l'étape du treillage, qui consiste à retirer les parties broyées et ne conserver que les fibres. Enfin, vient l’affinage de la fibre au moyen de cardes cette opération consistait à peigner et démêler les fibres afin de les rendre bien parallèles pour le filage.

La filandières pouvait alors filer la filasse. La façon le plus simple d'opérer était le filage au fuseau. La filasse était fixée sur une quenouille, et le fil s'enroulait sur un fuseau que l'on faisait tourner afin d'assurer la torsion du fil. La filandière tirait petit à petit sur l'écheveau de filasse afin d'en extraire la quantité suffisante pour faire un fil. Bien sûr, il était nécessaire de tirer en continu. Ce procédé était assez lent car il fallait sans cesse relancer le fuseau. Une bonne artisane pouvait produire 60 mètres de fil en une heure. Mais ce procédé était plus commode pour filer en gardant les vaches. Cette façon de faire n'est pas nouvelle, elle date probablement de temps très anciens, l'Antiquité?, le Néolithique? et vers 1550 Noël du Fail, un écrivain qui vivait près de Rennes écrivait: "les filles, d'autre part, leurs quenouilles sur la hanche filoient: les unes assises en un lieu plus eslevé, sur une huge ou met, à longues douettes, afin de faire plus giorgiassement piroueter leurs fuseaux..."

L'autre façon de filer était le filage au rouet. Il en existait deux sortes, à grande et à petite roue. Le système de filage reste le même, il consiste à dégager petit à petit une quantité de filasse pour obtenir un fil, mais dans le cas présent, la torsion se fait grâce à la roue qui met une bobine en mouvement. Le gain de temps était assez important et on considère qu'une filandière au rouet fabriquait 300 mètres de fil en une heure.

Le fil apprêté était transformé en toile sur de lourds métiers à bras.

Les toiles étaient destinées à la commercialisation et non à la consommation locale. Les produits finis étaient acheminés vers le marché urbain de Châteaugiron ou celui de Rennes, soit par les paysans ou plus souvent par des marchands-fabricants issus de ces communes rurales. Le marchand urbain étaient ensuite chargé d’expédier la marchandise vers le port de Saint-Malo pour qu’elle soit exportée, par l’intermédiaire de négociants à l'internationale.

En 1828, une manufacture a ouvert à Châteaugiron sur le site de l'actuelle école Sainte Croix, comptant 76 métiers à tisser et 200 ouvriers en 1830. Mais elle fera rapidement faillite et fermera ses portes en 1853.

En conséquence du déclin du commerce des Noyales, les paysannes devront se contenter du seul travail de la terre. Sauf que la taille des exploitations n’est généralement pas suffisante pour faire vivre le ménage. Les femmes les plus pauvres cherchent alors à louer leur bras. C’est ainsi qu’elles grossissent les rangs de l’exode rural, vers les usines textiles de Rennes.



🦎🦎🦎

Merci à vous pour avoir écouté cette histoire jusqu'au bout, et à bientôt.


Notes :

Le poseur a pris plaisir à concevoir cette cache. Votre log sera sa récompense. Pensez-y !

Ce n’est pas une cache premium pour permettre au plus grand nombre de prendre plaisir à trouver de chouettes boîtes. Alors, s’il vous plaît, prenez en soin, et n’hésitez pas à m’envoyer un message en cas problème.

Additional Hints (Decrypt)

v urne ure ibvpr pnyyvat zl anzr gur fbhaq vf qrrc va gur qnex v urne ure ibvpr naq fgneg gb eha vagb gur gerrf vagb gur gerrf vagb gur gerrf fhqqrayl v fgbc ohg v xabj vg'f gbb yngr v'z ybfg va n sberfg

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)