La gare d'Azé, située au sud de la commune, est la seule qui a été conservée.
Du début du siècle dernier à 1934, deux lignes de tramway reliaient Mondoubleau et Droué à Vendôme. Il en reste quelques traces, notamment à Mazangé.
Le Vendômois a eu son tramway. Exploitée par la Compagnie des tramways du Loir-et-Cher, une ligne reliant Vendôme à Mondoubleau est ouverte le 21 décembre 1906. « Sa longueur était de 35,7 km »,peut-on lire dans l'ouvrage de Gilbert Rigollet, « " Du char à bœuf au TGV ", histoire des transports en Loir-et-Cher ». L'auteur, ancien journaliste pour la Nouvelle République, ajoute qu' « une bifurcation, au « Gué-du-Loir », permettait de gagner La Ville-aux-Clercs. »Le 15 août 1909, la ligne est prolongée de La Ville-aux-Clercs jusqu'à Droué (*).
" L'hiver, les voyageurs sortaient pour pousser "
Ces tramways suivaient des axes préexistants, sur une seule voie, « pour faire des économies », glisse l'historien local Jean-Claude Pasquier. À hauteur de chaque gare, la voie, d'un écartement d'un mètre, était doublée, pour permettre aux convois de se croiser.
À Vendôme, le tramway avait sa propre gare, située près de l'actuel cinéma. Roulant sur la chaussée ou empruntant les trottoirs, la petite locomotive et ses wagons quittaient Vendôme pour rejoindre le lieu-dit « Le Gué-du-Loir », en passant notamment par le bourg de Montrieux, la « vallée de Prépatour », puis Villiers-sur-Loir. À partir du « Gué-du-Loir » pour aller vers Mondoubleau, la ligne empruntait plusieurs arrêts dont ceux de Mazangé, Fortan, Epuisay, Le Temple, et Cormenon pour gagner son terminus « face à la gare de chemin de fer de Paris à Bordeaux (réseau de l'État) », écrit Gilbert Rigollet. Quant au tracé allant du « Gué-du-Loir » à Droué, il passait notamment par les lieux-dits « Vauracon », « Galette », puis les communes d'Azé, Danzé, La Ville-aux-Clercs, Chauvigny-du-Perche et La Chapelle-Vicomtesse.
Ces tramways « fonctionnaient selon la règle des trois 15 : une locomotive d'un poids moyen de 15 tonnes, circulant à 15 km par heure sur une voie dont le rail pèse 15 kg au mètre », explique Eduard Siegers, président de l'association culturelle et sportive de Mazangé, qui a réalisé un important travail de recherches sur le sujet. Jean-Claude Pasquier confirme la faible puissance des machines. « Mon père me racontait que l'hiver, quand les lignes étaient gelées, les voyageurs descendaient pour pousser dans les montées. Il s'agissait de wagons conviviaux, souvent utilisés les jours de marché pour venir à Vendôme. »
Ces lignes de tramway n'ont été en service que peu de temps. « Tout trafic a cessé le 1 erjanvier 1934, expliquait Gilbert Rigollet. On se doit de dire que la section de Droué n'a jamais été rentable. »
Des traces au Gué-du-Loir
Il existe aujourd'hui peu de traces de la présence de ce tramway dans le paysage Vendômois, sauf au lieu-dit Gué-du-Loir à Mazangé, tout près du manoir de Bonaventure. On y trouve le château d'eau, qui permettait d'alimenter les locomotives. Et au beau milieu d'un sentier interdit aux véhicules à moteur, qui relie le Gué-du-Loir au bourg de Mazangé, se trouve également un pont sur une petite rivière, auparavant emprunté par le tramway. Citons encore la gare de tramway d'Azé qui a été conservée. Il y a quelques années, elle a été démontée puis déplacée au sud de la commune. Elle sert dorénavant de local pour différentes associations.
Source : NR