Les premières habitations à loyer modéré de Bois-Colombes
Au 24, rue Gramme se trouve l’une des entrées du premier ensemble d’habitations à bon marché de Bois-Colombes, construit entre 1927 et 1929.
Dans les années 1920, Bois-Colombes connaît ses premières politiques de logement social, inscrites dans une démarche nationale née à la fin du XIXe siècle (problèmes de logement causés en partie par l’exode rural et les première vagues d’immigration). Des Offices publics d’habitations à bon marché (OPHBM) sont instaurés par l’Etat dès 1912. A la tête de l’Office départemental de la Seine, Henri Sellier encourage la création en région parisienne de cités-jardins, un type d’ensemble composé de logements sociaux organisés autour d’un jardin, et comprenant en général des équipements collectifs.
L’OPHBM de Bois-Colombes est créé en 1921, sur l’initiative du conseiller municipal Bernard Martin (futur premier adjoint au maire, qui deviendra le président de l’Office). Les logements sont en effet trop peu nombreux ou insalubres (Bernard Martin parle en 1920 de «véritables nids de tuberculose»), alors que la population bois-colombienne augmente constamment (de 10 134 habitants en 1896, elle est passée à 21 862 en 1926). Les prix des loyers sont en outre prohibitifs. Les premières constructions ont lieu dans le quartier nord, sur des terrains du 315, avenue d’Argenteuil (1927-1929), du 65, rue Armand-Lépine (1935) et de l’avenue Bernard-Martin (1935). Jusqu’au début des années 1930, environ 150 logements sociaux ont ainsi été construits.
L’ensemble du 315, avenue d’Argenteuil/24, rue Gramme a été construit par les architectes André Dubreuil, Roger Hummel et Marcel Maurey. Ces petits immeubles en briques rouges sont très représentatifs des logements collectifs construits dans la banlieue parisienne à cette période. Tout comme les pavillons de l’avenue Bernard-Martin et les immeubles de la rue Armand-Lépine, les habitations à bon marché de l’avenue d’Argenteuil suivent la logique des cités-jardins.