Le crime de la rue Marie-Laure
En 1902, la propriétaire du, 5 rue Marie-Laure est assassinée par deux hommes alors qu’elle leur fait visiter l’appartement du 2e étage.
Victoire Tusseau, née Jacquemin en 1828, veuve et ancienne marchande de lingerie, bonnetterie et broderie, s’est installée à Bois-Colombes en 1897, et a presque aussitôt fait construire cet immeuble où elle vivait seule au rez-de-chaussée en louant les étages supérieurs.
Le samedi 29 novembre 1902, ses voisins l’aperçoivent en train de faire visiter un des appartements à d’éventuels locataires, deux hommes (un petit blond et un grand brun) en pardessus et chapeaux haut-de-forme ; ils remarquent également une femme brune qui semble faire le guet. Le lundi, n’ayant pas vu Victoire Tusseau depuis deux jours, il s’inquiètent et entrent dans la maison en cassant un carreau. On découvre alors Mme Tusseau égorgée derrière sa porte d’entrée. L’appartement a été complètement fouillé.
L’enquête de police met en évidence les faits suivants : alors que l’un des deux hommes visitait l’appartement du 2e étage en compagnie de la propriétaire, l’autre cambriolait le rez-de-chaussée. Ayant été surpris par Mme Tusseau, ils l’égorgent avec un couteau de chasse puis pillent l’appartement jusqu’à ce que leur complice, depuis la rue, siffle pour indiquer l’approche de passants. Ils emportent avec eux plusieurs titres, de l’argent, des bijoux et d’autres objets de valeur.
Deux suspects, Henri Thibœuf et Marie Piette, sont arrêtés à New York en janvier 1903, après s’être embarqués au Havre. Emprisonné pour vol, Henri Thibœuf se vante d’avoir assassiné Mme Tusseau et est dénoncé par ses codétenus. Il est condamné en 1904 aux travaux forcés à perpétuité. Son complice, un certain Frédéric, ne sera jamais arrêté. Quant à Marie Piette, identifiée comme la guetteuse, elle est acquittée.