L’institution des sœurs Schiffers
L’institution des sœurs Schiffers, école privée renommée pour jeunes filles, a accueilli de nombreuses Bois-Colombiennes de 1904 à 1961.
Aujourd’hui en grande partie disparus, les cours privés ont pendant longtemps tenu une place importante à Bois-Colombes. Avant l’indépendance de la Ville en 1896, quelques-uns existent déjà, comme l’institution Jeannin au 22, rue des Aubépines (actuelle rue du Général-Leclerc) ou le cours Rollin au 14, rue des Carbonnets (actuelle rue Paul-Déroulède). A l’époque, celui qui veut ouvrir un cours privé doit être Français, avoir son brevet de capacité (obligatoire pour tout instituteur de l’enseignement primaire), et être âgé d’au moins 21 ans (25 ans s’il s’agit d’un pensionnat).
En 1904, on trouve à Bois-Colombes 11 institutions privées (5 écoles de garçons et 6 écoles de filles) qui accueillent 594 élèves. Parmi ces écoles, l’institution pour filles des sœurs Schiffers qui a remplacé l’institution des Sœurs de la Providence de Portieux (Vosges) en 1904. Installée à Bois-Colombes vers 1902, cette congrégation religieuse n’a plus eu le droit d’enseigner à la suite de l’application de loi du 1er juillet 1901 relative aux associations.
Marguerite, Henriette, Marie et Alice Schiffers sont quatre sœurs catholiques laïques. Avec l’appui de l’abbé Loutil (vicaire de Saint-Roch, Paris 1er arrondissement), elles prennent la suite des Sœurs de la Providence de Portieux. Dans les années 1950, l’institution des sœurs Schiffers, appelée aussi institution du Sacré-Cœur, accueille 185 élèves réparties sur 6 classes, de la maternelle (ouverte aux garçons) jusqu’au certificat d’études (niveau brevet des collèges). Après la fermeture de l’école en 1961, les bâtiments servent d’entrepôts avant d’être rachetés par la Ville en 1992 pour être transformés en centre culturel. Ce lieu de création et d’exposition est ouvert depuis 1997.
« Les demoiselles Schiffers […] avaient monté cette école rue Victor-Hugo ; le terrain allait jusqu’à la rue Charles-Chefson. Il y avait beaucoup d’élèves. […] Les filles qui allaient à la pension Schiffers étaient sélectionnées. […] Pour [éviter que] les filles traînent à droite et à gauche, les demoiselles Schiffers […] nous raccompagnaient [à la fin de la journée] : on était en rangs, un rang qui allait jusqu’à la rue de Colombes, […] un rang qui remontait en haut de la rue Victor-Hugo, et un autre rang qui allait vers le parc des Tourelles. […] Elles nous emmenaient au catéchisme aussi […] à 4h30 pendant l’année de la communion. » Témoignage de Juliette Jodeau, élève à l’institution Schiffers dans les années 1920-1930, 1994 (AMBC, don de Paulette Buisson).