Sur les traces de Cie Stéphane
Je vous propose de suivre le parcours de la compagnie Stéphane, groupe de résistance FFI, avec une série de caches qui va vous emmener sur ses théâtres d’opérations, de sa création et tout au long de sa poursuite de l’ennemi au fin fond de la Maurienne.
#10 Les Seiglières
Le 6 Juin 1944 au matin, "Stéphane" annonce à toute la compagnie réunie que les alliés on débarqués en Normandie et qu’ils ont l’ordre de passer à l’attaque. Enfin ! Le jour tant attendu est arrivé.
Ils sont maintenant bien armés, bien entrainés, ils sont devenus des montagnards infatigables. Leur but est d’infliger le maximum de pertes à l’ennemi, avec un minimum de dégâts pour eux. Ils doivent donc frapper les premiers, « vite, fort, juste, une balle : un homme » disait "Stéphane", puis suivant la riposte ennemie, continuer le feu ou se disperser dans la nature. « Il faut vingt ans pour faire un homme et cela n’a pas de prix », ajoutait il.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, puis dans celle du 8 au 9, des barrages sont dressés et des embuscades tendues, dans la vallée du Grésivaudan. Mais l'attente demeure vaine : l'ennemi, par prudence, a cessé de circuler la nuit."Stéphane" décide donc de passer à l'attaque et installe ses troupes aux Seiglières, dans le but d’attaquer le centre-école de la Milice qui s’est installé à Uriage, en avril 1943, dans le château médiéval, qui domine la station thermale.
Dans la nuit du 9 au 10 juin, la compagnie descend donc de la forêt des Seiglières sur Saint-Martin-d’Uriage. Vers une heure du matin, les 4 e, 5e et 6e groupes passent à l’attaque. Ceux du 6e groupe, qui comprend des yougoslaves sont accrochés par un patrouille. Les yougoslaves se mettent à hurler des ordres en allemand, "Stéphane" en profite pour crier, à son tour en allemand : « Ici, la Whermacht ! Déposez les armes ! »
Les miliciens suspendent le feu. Profitant de cette accalmie, les maquisards réussissent à capturer tous les défenseurs du poste de garde. Mais leurs chefs résident dans des maisons à l’écart. La troupe se dirige d’abord là, où réside le chef adjoint Bénézit. Il sera tué avant de pouvoir faire usage de son arme. Reste le chef Giaume. "Stéphane" fait entourer sa maison. Mais celui-ci s’est retranché dans sa maison avec sa femme et ses enfants, toutes les ruses pour essayer de le faire sortir restent vaines. Voyant qu’il n’aboutit à rien, "Stéphane" lui crie :
«Giaume, tu as de la chance d’avoir en face de toi un homme qui as une conscience! Je respecte ta femme et tes enfants, sans quoi, je mettrais le feu à ta baraque! Mais tu ne perds rien pour attendre!»
"Stéphane" donne l’ordre de repli. Bilan de l’opération : chez les miliciens, un mort, un blessé grave et douze prisonniers ; du coté des maquisards, un seul blessé…
A suivre : #11 Dominique Mounier
Ouvrages de référence :
- Ma résistance dans la compagnie Stéphane de Jacques Maréchaux dit cousin
- « Stéphane » le capitaine à l’étoile verte de Paul Dreyfus.
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