L'île aux phares #4 La Jument Traditional Cache

 

 

La Jument est le troisième phare construit autour de l’île d’Ouessant après le Stiff et le Créac’h.

 

La roche sur laquelle se trouve le phare se nomme Ar-Gazec. Elle est entièrement submergée à marée haute. Dès 1983, elle avait été repérée afin d’y construire une tourelle. Cependant, le projet, du fait de la dangerosité du lieu, de plus inadapté pour supporter une tour construite en maçonnerie de l’époque, ne sera concrétisé qu’en 1904. Entre 1888 et 1904, on élève à 31 le nombre de navires perdus dans les parages, notamment le naufrage du Drummond Castle en 1896 qui fit 247 victimes.

 

Finalement en 1904, la Commission des Phares ordonne la construction d’une tourelle de sept mètres sur le rocher de La Jument. Un évènement va alors modifier considérablement le projet : Charles Eugène Potron, membre de la Société de Géographie de Paris, décède et lègue la somme de 400 000 francs à l’Etat pour faire construire un phare dans une zone dangereuse, à la condition sine qua non que l’édifice soit bâti en sept ans. Après des repérages, c’est la roche d’Ar-Gazec qui est choisie.

 

 

Les travaux commencent à la fin de l’été 1904. Seulement 52 heures de travaux seront effectuées cette année-là, avec seulement 17 accostages sur la roche. En 1905, 6% de la maçonnerie totale furent effectués. Les travaux avancent très lentement et l’échéance testamentaire se rapproche. Le Service des Phares met de très nombreux moyens en œuvre pour achever l’édifice dans les temps. Il est finalement allumé le 15 octobre 1911, sept ans et sept mois après le décès de Monsieur Potron. Cependant, il apparait rapidement que le phare présente des défauts de construction, de solidité de la structure : la cuve de mercure a; débordé, laissant échapper ses vapeurs toxiques, les vitres de la lanterne se fendaient. De nombreux travaux de consolidations ont lieu jusqu’en 1940, avec notamment en 1934 l’arrimage du phare à la roche par 3 câbles fixés depuis l’intérieur.

 

Le phare de la Jument a essuyé de très nombreuses tempêtes : en 1974, une vague brise les vitres de la lanterne et fait tomber la lampe à pétrole. Les gardiens se confinent dans une pièce après avoir ouvert la porte du bas du phare pour évacuer l’eau. Le 21 décembre 1989, une série de photographies prises par Jean Guichard va faire le tour du monde : on y voit le gardien ouvrant la porte du bas du phare alors qu’une immense vague s’apprète à déferler.

Le phare est automatisé le 26 juillet 1991. Le 20 avril 2017, il est classé monument historique.

 

 

Il est de nouveau sous le feu des projecteurs en 2004 dans le film L’équipier de Philippe Lioret avec Philippe Torreton, Sandrine Bonnaire, Grégori Derangère, Emilie Dequenne et de nombreux figurants ouessantins.

© Nord Ouest Production

 

Synopsis : Camille arrive à Ouessant, son île de naissance, pour y vendre la maison familiale qui n'est plus aujourd'hui qu'une maison de vacances. Yvon, son père est mort il y a dix ans et Mabé, sa mère, l'an dernier. Camille et Jeanne, sa tante, vont passer une dernière nuit dans la maison, une nuit blanche pour Camille qui va y découvrir un secret... 
En 1963, un homme est venu faire équipe avec son père, alors gardien du phare de La Jument. Cet homme, blessé au combat en Algérie, bénéficiait d'un "emploi réservé" aux Phares et Balises. Il n'est resté que deux mois, mais son passage a été dévastateur...

 

Les scènes de relèves ont véritablement été tournées au pied du phare. Pour les scènes de tempête, une réplique du haut du phare avait été construite à la Pointe de Corsen. Philippe Torreton n'a d'ailleurs pas été doublé lors de la scène de relève entre le bateau des Phares et Balises et La Jument.

 

La pyramide blanche située à proximité, appelée pyramide du Runiou, est en fait un amer, une aide à la signalisation maritime qui permet de faire des alignements avec le rocher peint en blanc situé à Pern côté baie et avec le clocher de l'église.