En quelques jours, quatre-vingt-quatre obus calibre 75 ont été découverts dans la forêt de Parroy, ainsi qu'une multitude d'engins de toute sorte de nationalités diverses: allemande, française, américaine. Les services de déminage ont été aussitôt avisés.
On pourrait croire ce "fait divers" exceptionnel. Il n'en est rien et depuis le 1er janvier 1972 un petit groupe de promeneurs s'est mis à la recherche des dépôts cachés sous les feuilles mortes ou bien tout simplement entassés à l'emplacement même où, autrefois, des batteries avaient pris position.
Seule différence avec aujourd'hui: aux alentours, les arbres ont poussé. Là où il y avait de vastes clairières permettant aux belligérants de se bombarder à qui mieux-mieux, ce sont d'inextricables taillis et ceux-ci cachent d'anciens volcans.
Pas un danger, mais sait-on jamais
Parroy a laissé, dans l'histoire de notre région des traces glorieuses, émouvantes depuis l'époque romaine. Mais, plus récemment sa grande forêt, l'une des plus belles de France, célèbre pour ses chasses sous Léopold, connut des années britanniques. Son sol a été bouleversé par le cataclysme guerrier. Les grosses pièces d'artillerie l'ont martelé, des tranchées subsistent s'enchevêtrent, des blockhaus abandonnés en 1914 - 1918 ont été réoccupés en 1940 - 1945, de même que les sapes dont le recensement n'a jamais pu être fait complètement.
Et, autour de ces anciennes défenses, des stocks de munitions, mortiers, obus, mines, subsistent, qui ont échappé aux recherches des services de déminage parce que la nature a été la plus rapide, là où les hommes avaient trop à faire.