"De Gaulle et Churchill s'admiraient... et s'agaçaient"
L'historien François Kersaudy, professeur à Oxford puis à Paris-I-Panthéon-Sorbonne, avait publié en 1981 "De Gaulle et Churchill".
Voici un extrait de ce qu'il disait des relations entre les deux hommes : Comment s'entendaient-ils ? FK- C'était une relation en montagnes russes, ponctuée de moments de beau fixe -notamment au début de la guerre-, de terribles brouilles et de réconciliations. Ils s'irritaient beaucoup mutuellement, notamment du fait des exigences du Français que le leader anglais trouvait déplacées au moment où lui s'efforçait de mener seul la lutte contre Hitler. Mais, entre eux, le respect était total. Ils avaient conscience d'être, l'un avec l'autre, en présence d'une personnalité très au-dessus de la moyenne, dotée d'une énergie hors du commun et d'un sens patriotique immense. Bref, ils s'admiraient... et s'agaçaient... Mais ils ont eu des mots durs l'un pour l'autre... Étaient-ils amis ? Pendant la guerre, non. Pour de Gaulle, cela n'aurait eu aucun sens, d'ailleurs, puisqu'il se considérait comme la nation elle-même, et qu'une nation ne peut avoir d'amis. Après 1946, quand chacun s'est retrouvé évincé du pouvoir, ils ont beaucoup correspondu. Une amitié est née, qui ne s'est plus démentie jusqu'à la mort de Churchill en 1965, une grande peine pour le Général.