A l'époque où vivait Saint Theudère au VIe siècle, le Saint-Chef actuel n'existait pas. L'emplacement qui lui est destiné est une sorte de ravin encaissé dans des coteaux aux pentes raides. C'est le Val Rupien. On ne trouve aucun témoignage de la préexistence de ce pays antérieurement au défrichement opéré par Theudère. Le disciple de saint Césaire d'Arles, dirigé par une voix céleste, va se rendre dans cette sombre retraite pour y élever une maison de prière. D'un signe de croix il fera taire lés sifflements des reptiles excités par le diable pour l'effrayer ; en même temps, la pioche à la main il engage contre la broussaille une guerre impitoyable.
Caché au fond de cet étroit vallon, de difficile accès, l'établissement de Saint-Chef est un monastère proprement dit, une maison-mère, et une vraie Abbaye. Tels ont été les commencements de la vaste paroisse de Saint-Chef : un petit monastère dédié par saint Theudère à la Vierge Marie, quelques habitations rurales qui viennent se grouper autour, et qui deviennent plus nombreuses à mesure que le défrichement fait des progrès.
C'est vers la fin du IXe siècle seulement que l’on retrouvons dans l'histoire quelque mention du monastère construit par saint Theudère au Val-Rupien. L’histoire nous apprend, qu'antérieurement à cette date il fut saccagé par les Sarrasins.
Ce n'est qu’en 890-91, que Barnoin, archevêque de Vienne, met la main à la restauration de ce monastère «réduit à une ruine presque complète par les malheurs du temps». Sous le règne de Louis l'Aveugle, second roi du royaume rétabli de Bourgogne, on vit arriver à Vienne, cherchant un asile, les malheureux moines de Montirandel, en Champagne (Montier-en-Der, Haute-Marne), violemment chassés de leur monastère par les Normands.
Le prélat conçut l'idée d'envoyer ces moines au monastère de Saint-Theudère, les autorisant à s'y établir, et à en restaurer les édifices délabrés. Il était prescrit avec rigueur que l'élection de l'abbé se fît en toute liberté selon la règle bénédictine.
Puis, la paix ayant été bientôt rendue à la Champagne, l'abbé et ses religieux s'empressèrent de retourner à leur monastère de Montier-en-Der, mais ils laissèrent un certain nombre de leurs frères à Saint-Chef pour y poursuivre l’œuvre de restauration entreprise.
Interrompu par les invasions barbares et les confiscations des biens de l’église, cet état prospère de l'abbaye va reprendre son cours, et, durant plusieurs siècles encore.
Au XIe siècle, sous la gouvernance de princes généralement bons, on vit réédifier de nombreux édifices religieux. Le monastère de Saint-Theudère eut donc sa part dans cette œuvre de restauration et réédification générale. Saint Thibaud y entrepris d'importantes constructions, et notamment, il jeta les fondations de l'église encore existante, terminée par St Léger.
Au XIIe siècle, l'abbaye, à son apogée, à sous ses ordres une douzaine de prieurés et environ 80 églises paroissiales. Cependant au XIVe siècle, les moines divisés en deux factions ne parviennent pas à élire un nouvel abbé. Jean XII alors pape en Avignon, tranche la question en 1320 en déclarant par une bulle pontificale, l'archevêque de Vienne, chef et abbé perpétuel de l'abbaye de Saint-Chef, elle y perd alors son indépendance.
Réduite à une condition subordonnée, l'abbaye de Saint-Theudère coula des années tranquilles sans aucun événement notable signalé à l'histoire.
Mais au XVIe siècle, l’Abbaye de Saint-Chef était trop célèbre pour échapper au désastre des guerres de religion. Aussi, trop certains du sort qui leur était réservé, les nobles chanoines prévinrent le-coup en désertant leurs cloîtres. A leur rentrée, après le passage des huguenots, ils trouvèrent leur établissement dans le plus piteux état, mais la vie reprit à l’abbaye.
Le pays, dont la partie marécageuse n'était pas désséchée, était insalubre , et ce n'était qu'avec peine qu'ils se procuraient les soins que réclamaient de fréquentes et précoces infirmités. Pour ces motifs et d'autres encore, ils se mirent, dès 1749, à solliciter leur translation dans la ville de Vienne.
Historiquement, Saint-Chef est une abbaye et rien autre jusqu'en 1774, époque de la translation du Chapitre à Vienne. Après le départ des chanoines, la collégiale devient une église paroissiale. Pendant la Révolution, elle est pillée en 1793 et son portail gothique est brisé. L'abbaye disparaît petit à petit, les bâtiments étant détruits ou transformés.
L'église, dernier témoin de l'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Tout au long de ses siècles d'existence, l'histoire de l'abbaye a été marquée par un certain nombre d’abbés. A vous de les faire coïncider avec les dates proposées pour que le checker vous dévoile les coordonnées de la cache.
(Par exemple si Guillaume était abbé en 560 alors A = 9)
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