Panoramique sur Saint-Florentin
La légende dit que la ville doit son nom à Saint-Florentin, noble chevalier champenois martyrisé, dont les reliques ont été rapportées par deux comtesses en 833.
Avec quelques 5 000 habitants, appelés les Florentinois et Florentinoises, Saint-Florentin jouit d’une situation géographique avantageuse, au nord de l’Yonne, à moins de 30 km de Chablis et Auxerre, à moins de 50 km de Sens et Troyes, à seulement 1h30 de Paris.
Située à la pointe de la Champagne, bordée par la forêt d'Othe au nord et la forêt de Pontigny au sud, Saint-Florentin s’impose au confluent des rivières de l'Armance et de l'Armançon. C'est en arrivant du sud que l'on est séduit par le charme de cette bourgade : la ville apparaît dans un écrin de verdure, pittoresque, étagée sur le flanc d'un coteau qui la protège contre les vents du nord. Son église, bâtie sur un mamelon central la domine ; tout autour des maisons, très anciennes pour la plupart, s'agglutinent et, des escaliers dévalent une pente jusqu'à la rivière de l'Armance, dont les eaux vont se jeter dans l'Armançon, après avoir traversé le canal de Bourgogne grâce à un remarquable Pont canal.
UNE RICHE HISTOIRE
Comme beaucoup de villes très anciennes, Saint-Florentin a des origines obscures qui remonterait à la préhistoire En témoignent les outils et pierres taillées ou polies, trouvés sur son sol, les menhirs et dolmens visibles au cœur de la vaste forêt d’Othe, longtemps hantée par les druides, ou l’oppidum d’Avrolles, fortification-refuge celtique dont subsiste un important rempart.
La présence romaine est encore plus évidente. Saint-Florentin campe en effet sur la fameuse voie d'Agrippa et il semblerait que la ville soit née à cette époque, grâce au carrefour des voies Sens-Alisé et Auxerre-Troyes, grand axe de trafic qui reliait Lyon à Boulogne-sur-Mer.C'est peut-être aussi à cette époque qu'elle commença à jouer le rôle de petite cité-forteresse : le Castrum Florentinum romain pourrait être à l'origine de la position forte de Château-Florentin, juché sur son étroite colline.
Après la période de prospérité romaine, la ville fut un point défensif convoité et connut de nombreux combats sous ses murs. Les Burgondes s'établirent à Saint-Florentin, les Francs s'emparèrent ensuite de tout le pays et l'on cite les luttes cruelles qu'y livrèrent deux rivales ambitieuses : Frédégonde et Brunehaut, fille du roi des Wisigoths d'Espagne.
UNE VILLE FORTERESSE
Des Drakkars normands, abandonnant le siège de Paris, remontèrent la Seine puis l'Yonne et ses affluents dont l'Armançon pour piller la Bourgogne. Ce fut une sombre période à laquelle mit fin le duc Richard, comte d'Auxerre, qui soutint la ville et vainquit les envahisseurs à Champlost. Avrolles connut un important incendie.Au fil des siècles, la ville, dont la position charnière au confluent des vallées la rendait enviable, fut l'objet de convoitises continuelles. Au Xème siècle, les Champenois assiégèrent la ville et Saint-Florentin passa sous la domination des comtes de Champagne. Pendant la guerre de Cent Ans, la ville fut disputée par les Français et les Anglo-Bourguignons : on approfondit les fossés, on colmata les fortifications, on rasa les bâtiments situés hors de leur enceinte dont les trois prieurés et une partie de leurs faubourgs. Un seul prieuré sera reconstruit après la guerre sur la butte où subsistent encore des vestiges aujourd'hui.La ville dut également faire face à la guerre civile et au passage de Grandes Compagnies. Saint-Florentin qui avait accueilli Jeanne d'Arc et le Roi se dirigeant vers Reims en 1429, se retrouva pratiquement ruinée à la fin de cette longue période et son église fut détruite.
UN CALME RELATIF
Il fallut alors relever les ruines et le calme qui suivit permit même une certaine prospérité au début du XVIème siècle. La vicomté de Saint-Florentin passa aux mains de Gaston de Foix, neveu de Louis XII, et devint le centre d'une importante élection. Ses marchands et ses artisans plus nombreux arrivèrent même à l'aisance.
C'est l'époque de la restauration des remparts et des trois portes (de Dilo au nord, de Saint-Martin à l'est, de St-Florentin à l'ouest), de l’édification d’une fontaine monumentale et de la reconstruction de l’église, telle que nous la connaissons aujourd'hui. Conçue trop vaste, elle restera inachevée après un siècle de travaux, mais les sculpteurs y placeront des œuvres remarquables et les maîtres verriers, un ensemble exceptionnel de 24 verrières hautes en couleurs et d'un dessin admirable.
Hélas, les passions qui, déchirèrent la France au cours des guerres de religion marquèrent à nouveau la ville pendant une trentaine d'années. Refuge des catholiques, puis conquise par les protestants, reprise de nouveau par les catholiques, Saint-Florentin ouvrit finalement ses portes et se soumit à Henri IV. La Fronde fut également néfaste à la ville qui resta cependant fidèle au roi.
Au XVIIème siècle, Saint-Florentin qui comptait un peu plus de 2000 habitants, reste une ville modeste, mais son caractère de ville forte et fermée, idéalement située, en fait naturellement un gîte d'étape pour les troupes en marche et les garnisons durant l'hiver et les périodes de paix.
Au cours de la Révolution, Saint-Florentin devient chef-lieu de district. Rattachée à l'Auxerrois, elle prend un moment le nom évocateur de "Mont Armance".
La tourmente révolutionnaire passée, l'histoire de Saint-Florentin se confond désormais avec celle de la France. La ville, au XIXème siècle, réfractaire à l'industrie naissante, se contente du travail de ses champs, de ses vignes, de ses riches prairies, et de l'activité de ses tanneurs, de ses cordiers sabotiers, maréchaux-ferrants, bourreliers, etc. vivant au rythme de ses marchés et de ses foires renommées.La construction en 1849 de la Gare St-Florentin-Vergigny donne un nouveau souffle à la ville et ses environs avec la célèbre ligne Paris-¬Lyon-Marseille.Mais ce fut seulement à l'aube du XXème siècle que la ville s'ouvrit à l'industrie sans rien perdre de son pittoresque : en effet, de petites entreprises s'installent d'abord au lieu-dit "les galettes" et plus tard sous l'impulsion d'un maire entreprenant, dans une zone assez éloignée de la ville mais proche de la gare.La population stagnante jusque-là, passe de 2900 habitants en 1945 à plus de 5000 aujourd'hui. Une ville nouvelle de pavillons et de grands ensembles s'est développée à l'ouest en direction d'Avrolles avec laquelle elle fusionna en 1971.
Saint-Florentin, située au carrefour des grands axes de passage, (ce qui lui a valu bien des vicissitudes dans le passé), s'efforce aujourd'hui de rester une ville jeune, dynamique, et accueillante.