La légende - 2.Le Châtelet du Crédoz
La légende :
Guère réjoui par la perspective de cette union qu'il considérait comme une mésalliance, le Chevalier n'ètant pas de son rang, de moins noble naissance et certainement désargenté... le Baron du Châtelet tenta une ruse.
Pour se débarasser du Chevalier sans l'offenser, et réserver sa fille à un meilleur parti, il imagina de soumettre cette union à une impossible condition;
"Vois-tu" dit-il au malheureux soupirant, "les quatre grosses pierres qui sont couchées dans mon champ..."
"Si, au lever du soleil, tu as réussi à les disposer en une table où l'on puisse célébrer le festin nuptial, alors je donnerai mon consentement et tu pourras épouser ma fille".
L'histoire :
Le Châtelet du Crédoz (commune de Cornier), est bâti sur un rocher isolé au nord-ouest du bourg qu'il domine dans la plaine des rocailles qui s'étend entre Reignier et La Roche-sur-Foron, à 509 mètres d'altitude. Installé sur la rive gauche de l'Arve, il contrôlait ainsi la route entre La Roche et Bonne, qui passait par le château de Boringe (Reignier) et Nangy.
Au début du XIVe siècle, le château abrite des machines de guerre tels que des balistes et l'on y fabrique des projectiles destinés à la destruction des remparts de Genève et du château de Ville-la-Grand. C'est également du Crédoz que des troupes partent pour assiéger les châteaux des environs : Monthoux (Vetraz-Monthoux), les Allinges (Château-Vieux et Château-Neuf), Montforchier (Lullin), Beaufort, etc.
Avec l'annexion du Faucigny en 1355 et l'achat en 1401 du comté de Genève, le château du Crédoz perd tout intérêt stratégique, n'ètant plus entretenu, il tombe lentement en ruine.
La châtellenie s'étendait sur les paroisses d'Arenthon, Scientrier, Cornier, Pers, Reignier et Saint-Romain. Bellecombe en dépendait.
Appelé aussi dans le pays "la tour du diable", il est reconnaissable de loin par son donjon qui domine encore cette plaine. Il ne reste aujourd'hui que des ruines, donjon partiellement détruit, tour circulaire très endommagée, soubassements de remparts et éboulis divers.
La tour circulaire, malgré les nombreuses destructions, offre une masse importante. Qualifiée de grande tour, ou de tour blanche, c'est une construction du XIIIe siècle, époque de Pierre II de Savoie, époux d’Agnès de Faucigny. Au nord de la tour circulaire, mais distincte d’elle, sétendait le donjon, habitation dont il subsiste une partie des substructions qui se terminent par une tour carrée du côté de Reignier. Il est incontestable que le châtelet du Credoz, par ses dispositions défensives, était une des places les plus fortes du pays.
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