Ferry Capitain à Bussy-Vecqueville…
1831 : Auguste Capitain s’associe avec son beau-frère Brocard pour construire un bocard à dix pilons et un patouillet au lieu-dit Bussy, sur la rive droite de la Marne. Le minerai de fer était essentiellement extrait sur la colline de Thonnance-lè-Joinville et descendait par un glissoir. L’ atelier utilisait l’énergie hydraulique de la rivière pour concasser et laver le minerai qui était vendu aux forges environnantes.
1836 et 1837 : Auguste Capitain et son frère Élophe construisent deux hauts-fourneaux réduisant le minerai en fonte de première fusion. Ils sont complétés, l’année suivante, par deux fours de seconde fusion appelés wilkinson ou cubilots.
1840 : une nouvelle installation de traitement du minerai complète la précédente. Les hauts-fourneaux fonctionnent à l’air chaud.
1849 : mort d’Élophe Capitain.
1850 : Bussy passe aux mains de la société Salin et cie, dirigée par Hyacinthe Salin, beau-frère d’Edmond Capitain (fils d’Auguste) alors âgé de 25 ans.
1855 : l’usine est reliée au chemin de fer de Blesmes à Gray par un embranchement, ce qui lui permet de livrer 2 000 tonnes de pièces moulées et 600 tonnes de fonte d’affinage pour la fabrication du fer.
1861 : Une nouvelle société, formée entre Hyacinthe Salin et Edmond Capitain, se substitue à la précédente.
1865 : Une soufflerie à vapeur permet aux hauts-fourneaux de produire, ensemble, 6 à 8 tonnes de fonte par jour.
1866 : Mariage d’Edmond Capitain et Charlotte Gény, nièce de maîtres de forges. Construction d’un grand haut-fourneau circulaire. L’usine occupe 350 ouvriers.
1873 : Trois nouveaux cubilots sont installés, avec une soufflerie à vapeur de 6 chevaux. Chaque cubilot fournit 6 tonnes de fonte par jour distribuées dans les halles de moulage. 12 grues de 4 à 30 tonnes de puissance permettent de couler, d’un seul jet, des pièces de 15 à 20 tonnes. Du matériel ferroviaire est fabriqué dans les nouveaux ateliers de construction mécanique. L’usine emploie 390 personnes qui produisent ou transforment plus de 7 000 tonnes de fonte. 56 familles d’ouvriers bénéficient des logements construits par l’usine.
1875 : Les Salin se retirent et une nouvelle société est créée : E. Capitain-Gény et cie.
1878 : Grand prix obtenu à l’Exposition universelle. 500 ouvriers travaillent à l’usine, dont 50 enfants. Il y a cinq cités et trois maisons ouvrières. Une politique sociale mutualisée avec le personnel est mise en place.
1879 : Charlotte Capitain-Gény hérite des usines de Tampillon à Rachecourt-Suzémont et Montreuil-sur-Blaise.
1889 : L’usine obtient une médaille à l’Exposition universelle de Paris. Elle y présente des pièces monumentales et des fontes d’art.
1889 et 1892 : Edmond Capitain associe ses gendres Émile Ferry et Charles Lallemand. Une machine à vapeur de 100 chevaux est installée. Émile Ferry, fils du fondateur de Micheville, important groupe sidérurgique lorrain basé à Villerupt, sera co-gérant en 1895.
1896 : Rachat de la fonderie d’art Denonvilliers (Sermaize-les-Bains) et production de fontes d’art à l’usine du Rongeant (Suzannecourt).
1901 : Extinction du haut-fourneau qui fonctionnait au coke et au charbon de bois depuis 1888. Une fonderie d’acier moulé, alimentée par un four Martin-Siemens de 4 tonnes, diversifie la production.
1912 : Micheville rachète les Forges de Marnaval, propriété des familles Giros, Lang et Robert-Dehault.
1914 : Edmond Capitain et Émile Ferry font partie du puissant Comité des Forges. L’usine est alimentée en énergie électrique. La Première Guerre mondiale décime le personnel.
1915 : À la demande du gouvernement, l’usine produit, pendant toute la guerre, 60 000 tonnes de fonte et d’acier livrés à l’armée. Les femmes tournent 15 tonnes d’obus par jour et fabriquent des grenades.
1918 : L’usine est bombardée par l’aviation allemande.
1919 : Mort d’Edmond Capitain. Émile Ferry lui succède. L’usine devient Ferry-Capitain : parcours industriel, investissements, nouveaux marchés d’Émile Ferry : fours électriques