Bienvenue devant la Façade de la Mouche. Vous êtes actuellement à proximité du 68, avenue des Minimes, avenue chargée d’histoire, et qui a bien changé.
Vous trouverez sur internet des informations supplémentaires quant à ce lieu, mais voici un peu d'histoire concernant cette grosse mouche sculptée (extraits de Toulouse, secret et insolite - Les trésors cachés de la ville rose, de C. Clément et S. Ruiz).
« Oh, vieilles mouches voraces comme abeilles en avril, vieilles mouches tenaces… » Ainsi chante le poète espagnol Antonio Machado en évoquant sa jeunesse. L’énorme spécimen de céramique qui s’accroche au mur de cette maison a dû intriguer plus d’un enfant du quartier. Car elle a vu passer plusieurs générations, comme l’attestent ses couleurs pâlies par les intempéries.
« Vous dites « mouche », mais n’est-ce pas plutôt une abeille occupée à butiner une grappe juteuse ? On en devine d’ailleurs le nom inscrit au-dessus de sa tête.
- Fort possible, car l’insecte géant servait d’enseigne à une auberge où le raisin devait couler à flots, sous la forme d’un petit vin local léger et bon marché*.
- Pourtant, cette auberge s’appelait bien « La Mouche. »
- Certes, mais ce terme désignait autrefois tout insecte volant, par exemple, on disait une mouche guêpe.
- Certains se souviennent encore qu’avant la guerre se trouvait dans cette bâtisse une étable de vaches laitières, les mouches ne devaient donc pas manquer ! »
Oublions un instant l’insecte, dont il ne faudrait tout de même pas faire un éléphant, et tentons plutôt d’imaginer tout ce qu’il a vu depuis son poste d’observation. Il n’était pas né du temps où la Grande lande, entre le XIIe et le XVIIe siècle, était encore déserte. On y trouvait des prés et des cultures, vignes et céréales. Mais ceux qui venaient y travailler dans la journée se réfugiaient bien vite derrière les remparts le soir venu, à l’abri des malandrins qui pullulaient. Le couvent des Minimes, fondé au XVIe siècle, donna son nom au faubourg, où s’installaient peu à peu cultivateurs et maraîchers. Un village-rue se développa le long du chemin de Montauban, dont le trafic s’intensifiait. Forgerons, bourreliers, maréchaux-ferrants, marchands de paille et de fourrage prospéraient, voyageurs et travailleurs circulaient. Jusqu’en 1940, on vendit les porcs au marché aux cochons. De toute cette animation, cabaretiers et aubergistes faisaient leur miel, sous l’œil goguenard de notre « fine mouche » !
* De nombreuses vignes existaient à partir du Moyen Âge dans le gardiage de la Grande lande, vaste territoire agricole créé par le comte de Toulouse au nord de la porte Arnaud-Bernard et qui bénéficiait de l’affranchissement de certains droits. Ainsi ce vin local était très peu taxé. Faible en alcool, il était consommé en quantité (au moins deux lites par jour et par adulte).
(source Toulouse, secret et insolite - Les trésors cachés de la ville rose, C. Clément et S. Ruiz)
Afin d'assurer la pérennité de cette cache, replacez-la bien où vous l'avez trouvée, et surtout, restez discret (écoliers à proximité). Bon Géocaching !