Le Chemin de l'eau a été entrepris en 1891 afin d'assurer un approvisionnement suffisant en eau à Port-Vendres. A partir de 1870 Port-Vendres va devenir une tête de pont vers l'Algérie entrainant l'accès au port des nouveaux bateaux à vapeur pour lesquels il fallait beaucoup d'eau douce.
En 1867 le chemin de fer et la vapeur arrivent à Port-Vendres.
Toute cette évolution nécessitait de considérables besoins en eau douce.
Malheureusement le territoire de Port-Vendres ne possédait que peu de sources sur son sol.
Les puits qui l'alimentaient étaient situés dans les terrains où la nouvelle darse avait été creusée.
Les sources importantes les plus proches sont dans la vallée du Ravaner située sur la commune d'Argelès. 
Dès 1844, le conseil municipal avait pris conscience de la nécessité impérative d'amener une grande quantité d'eau potable à Port-Vendres. Les pouvoirs publics furent mis à contribution mais, toutes les solutions envisagées (forage près du Tech au Boulou, relevage d'eau de la plaine d'Argelès) furent rejetées car trop chères et trop compliquées. Il ne restait qu'une possibilité : la source de Cassagnes alimentant la rivière du Ravaner.
Un premier projet fut présenté en 1859 pour un coût de 120 000 Frs ; il fut également rejeté.
En 1884, la nécessité devint telle que la municipalité de Port-Vendres, accompagnée d'ingénieurs, décida de monter, fin août, à la source pour contrôler son débit. Celui-ci sera de 119 882 litres en 24 heures ; soit pour une population de 4 000 habitants, environ 30 litres par habitant et par jour. 
La solution était donc là. Une adjudication de travaux eut lieu le 21 mars 1890. Les entrepreneurs Parents et Isembat l'emportèrent pour 104 365 Frs. L'achat des terrains coûta 25 000 Frs. Une subvention ministérielle de 90 000 Frs fut accordée sous condition que les 2/3 des eaux desservent les quais et puissent être mis à disposition de la Marine.
Les travaux commencèrent en avril 1890. On décida de prendre au passage les sources de "Barnedes" et "d'en Verges", ce qui permettait au plus bas débit des sources d'obtenir 194 m3 par jour.
Malgré un hiver particulièrement rude, le 31 décembre 1892, la réception eut lieu.
Tous les travaux furent effectués à la pelle et à la pioche et tous les transports à dos de mulets et dos d'hommes. 
L'inauguration donna lieu à un grand banquet de plus de 300 invités.
La longueur de la conduite faisait 8 820 mètres + 1 660 mètres en ville. Partie de 680 mètres d'altitude, l'eau arrivait au réservoir situé près de l'hôtel du Cèdre à 50 mètres d'altitude. 59 regards on été construits tout au long afin d'empêcher les surpressions. Pour éviter un important détour dans la montagne, un tunnel de 200 mètres de long a dû être percé.
Partant du réservoir, l'eau était distribuée à trois fontaines situées sur les quais. Une sur le quai de l'artillerie (au pied de l'église); une quai François Joli (où se trouve une pizzéria); une quai de la république (en face de l'horloge). Quelques fontaines de la ville étaient également alimentées.
Durant quelques décennies, Port-Vendres bénéficia de l'eau des sources ; il fallut plusieurs fois intervenir particulièrement au niveau des sources, qui avaient tendance à s'envaser, et à servir d'abreuvoir aux vaches.
En 1937 - 1938, pendant la guerre civile d'Espagne, de nombreux navires de guerre firent escale dans le port, posant à nouveau des problèmes d'alimentation en eau. Les sources n'étant plus suffisantes, il fallut créer une nouvelle conduite venant du Tech près d'Elne ; celle-ci entrera en service en 1942.
En 1953, puis en 1962, les sources furent remises en état puis abandonnées au profit de l'eau du Tech.
En 1965, les eaux des puits de captage du Tech baissèrent dangereusement. L'Ozone, à qui avait été donné en location l'approvisionnement de Port-Vendres, tarda à réagir. Ce furent quatre bénévoles qui en une semaine remirent en état les sources et la canalisation. Malheureusement l'eau qui arrivait n'était plus potable ; on abandonna définitivement l'eau des sources.
Que reste-t-il aujourd'hui ? Si ce parcours de l'eau n'existe plus, il reste le chemin qui a servi à le construire, chemin qui fait aujourd'hui le bonheur de nombreux randonneurs qui découvrent une nouvelle vision et de nouveaux charmes à la Côte Vermeille en parcourant sa montagne.