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LE QUARTIER YZEUVILLE Traditional Geocache

Hidden : 9/19/2017
Difficulty:
3 out of 5
Terrain:
2 out of 5

Size: Size:   micro (micro)

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Geocache Description:

La cache est un tube à cigare d'environ 10cm de long et 2 cm de diamètre.


LE QUARTIER YZEUVILLE



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Il existe au nord-ouest du Mans, un quartier appelé « Yzeuville », quadrillé de rues dont les noms n’évoquent aucun personnage célèbre : Adolphine Lambert, Henri Tessier, René Hatet…
Ce quartier a été créé par un homme qu'on pourrait qualifier de héros balzacien et qui se définissait lui-même comme "paysan urbaniste" : Ambroise Yzeux.

Le géocaching va nous permettre de découvrir ce personnage, oublié de nos jours, mais dont le destin fut hors du commun et d'expliquer l'origine de la terminologie des rues de ce quartier.

Cette biographie résumée est extraite d'un ouvrage de Georges Guitton, un historien amateur sarthois : « L’étrange destin d'Ambroise Yzeux » (disponible gratuitement sur internet).


La jeunesse d'Ambroise Yzeux


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Ambroise Yzeux est né en 1876 à Mézières-sous-Ballon qui est devenu plus tard Mézières-sur-Ponthoin.
Il est le fils de Ambroise François Yzeux et de Adolphine Lambert.
Le nom Yzeux vient d’un ancêtre originaire du Hainaut en Belgique, enrôlé dans les armées de Louis XIV qui guerroyaient en Flandres. Il est venu s’établir à Mézières vers 1700.
La famille Yzeux comprend de nombreux cultivateurs (dont le père d'Ambroise) mais aussi des géomètres experts, profession très florissante au 19ème siècle après que Napoléon 1er eut décrété la constitution de cadastres, ce qui amena de très nombreux litiges.
Ambroise a peut-être trouvé auprès d’eux la source de sa vocation.

En 1884, ses parents s’installent à l’Ecorché Vilain (nommé ainsi à cause de la mauvaise qualité de la terre), une ferme située entre Le Mans et Coulaines (actuellement le quartier Bellevue des Hauts de Coulaines) et dont ils sont locataires.
Il fréquente l’école annexe de la Croix de Pierre où il se révèle un excellent élève et obtient en 1887 le Certificat d’Etude Primaire (CEP).
Il intègre ensuite le lycée qui ne s’appelle pas encore Montesquieu où il restera 2 ans et où il reçoit un enseignement pratique destiné aux élèves qui se destinent aux professions commerciales, industrielles ou agricoles.
Jusqu’en 1897, l’année de son service militaire, il travaille à la ferme en qualité d’aide familial.

Mariage et début dans la vie professionnelle


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Durant toutes ces années de la fin du 19ème siècle, la ville du Mans gérée par des maires très dynamiques se modernise énormément et on y voit apparaître tous les principales constructions du centre ville actuel ainsi que les nouveaux moyens de transports : train, tramway, voitures…
Le jeune Ambroise est passionné par tout le savoir-faire qu’il découvre autour de lui.
En outre, il a fait siennes les leçons de civisme et de morale qu’il a reçues au cours de ses études et, grâce à ses nombreuses lectures, il acquiert rapidement la fibre républicaine et le sens de l’altruisme.

De retour du service militaire, en 1901, il épouse Marie Tessier, une jeune femme un peu effacée mais qui a l’avantage d’être la fille unique d’un cultivateur Henri Tessier, propriétaire assez aisé.
https://s3.amazonaws.com/gs-geo-images/fa249a93-b8fb-480a-8d60-41f83b897eae.jpg Ambroise et Marie s’installent dans un modeste pavillon que possèdent les parents de Marie sur le bordage de Champgarreau; celui-ci donnera plus tard le nom à une impasse du quartier .
Ce bordage (métairie) se situait autour de l’emplacement actuel de l’avenue Yzeux.

Il est mobilisé pendant la guerre de 14-18 et il sert dans le génie.
Le sergent Yzeux acquiert ainsi un savoir-faire certain dans le commandement des hommes et les travaux de terrassement.
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Entre 1918 et 1925, Ambroise Yzeux est saisi par une frénésie d’acquisitions.
En 1925, il possède plus de 23 hectares de terrains situés dans le quartier actuel d’Yzeuville et une propriété de 10 hectares sise dans le quartier actuel de Guetteloup.
Mais l’achat des trois quarts de ses biens a été financé par des emprunts sur hypothèques grevés d’intérêts parfois excessifs.


Durant toute cette période, il exploite ses propriétés, celle de sa mère et d’autres qu’il loue.
Au total, il cultive près de 50 ha (grande superficie pour l’époque) et doit embaucher du personnel : 7 hommes et 2 femmes.



Yzeux lotisseur et promotteur immobilier


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Depuis le second empire, il existait des sociétés de capitalisation et de reconstitution de capitaux qui faisaient appel à l’épargne des individus, en particulier en vue de l’acquisition de terrains ou de la construction d’immeubles.
Ambroise Yzeux se sert de ces sociétés pour se faire lotisseur et bâtisseur sur les propriétés qu’il possède de part et d’autre du chemin rural N°50 dit de la Pecquenardière, bordage situé sur la commune d’Yvré l’Evêque.
Il réveille trois sociétés mutualistes en sommeil depuis 1914 : La Rose, l’Aubépine et l’Eglantine et en crée trois autres : Les Hirondelles, les Fauvettes, les Aigles.
Tout au long de ces années, il même grand train et son comportement professionnel ressemble déjà à celui des promotteurs immobiliers de notre époque.
Il utilise les encarts publicitaires, possède des cartes de visite à son nom, occupe une salle du café du Globe pour donner ses rendez-vous.

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Les encarts publicitaires pour les lotissements d'Yzeuville


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Un peu mégalomane, il prend à sa charge l’amélioration de la voirie du quartier et envisage de créer à la place du chemin de la Pecquenardière, l’Avenue des Champs Yzeux allant, à travers le Jardin des Plantes, depuis la place de l’Etoile jusqu’aux confins d’Yvré l’Evêque.



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D’un naturel très entreprenant et doué d’un grand talent de persuasion, il réussit à avoir l’accord des édiles manceaux pour réaliser ses travaux.
Mais il est amené à revoir à la baisse ses projets pharaoniques et doit se contenter d’une avenue de 800m qui ne traversera jamais le Jardin des Plantes, l’actuelle Avenue Yzeux.



Ses réalisations


En même temps qu’il crée le quartier d’Yzeuville, Ambroise Yzeux réalise d’autres lotissements au Mans (route de Parigné, Bellevue, avenue Bollée) ou même à Angers.
Notons que l’avenue Paul Louis Jacques (dans un autre de ses lotissements au Mans) porte le nom du fils de son notaire maître Mazerat, tué au cours de la guerre de 14-18.



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Dans le quartier "Yzeuville", il réussit à créer six lotissements et à en vendre les parcelles (d’une superficie de l’ordre de 400 m² chacune) aux adhérents des sociétés mutualistes.
L’attribution des parcelles aux adhérents était fixée de manière originale : par tirage au sort.
Les rues de ce quartier en devenir, portent le nom des membres de la famille d’Ambroise Yzeux, d’amis proches, de propriétaires ayant cédé des terrains pour les lotissements ou des sociétés mutualistes.



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Outre l’avenue Yzeux on trouve dans le quartier :

  • la rue Adolphine Lambert, mère d’Ambroise Yseux
  • la rue Henri Tessier, beau-père d’Ambroise Yzeux
  • le boulevard Mutuel qui rappelle les sociétés mutualistes à l’origine des lotissements
  • la rue René Hatet, cultivateur au Pressoir, route de Prémartine
  • la rue Théophile Gérault, un vieil ami d’Ambroise Yzeux
  • la rue Charles Cabaret
  • la rue Emile Davaze
  • la rue des hirondelles
  • la rue des aigles
  • etc...

L'évolution du quartier

Les maisons sont le plus souvent, au début, des chalets rustiques, en bois, sans eau courante, ni évacuation des eaux usées, dont les propriétaires améliorent progressivement le confort en fonction de leurs ressources.
Il en existe encore quelques unes (mais de moins en moins) dans le quartier.

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Petit à petit le quartier se peuple et devient un véritable village dans la ville. En 1931, on y dénombre 160 foyers et 500 habitants.
Des commerces s’installent : épicerie, débit de boissons, teinturerie, fabricant de galoches, photographe ; citons pour l’anecdote, qu’au N°70 du boulevard mutuel s’est installée initialement une épicerie qui, transformée et achetée par un certain Mr Lerouge, est devenu le bar-tabac « Au moulin rouge ». Des écoles sont créées, d’abord l’école catholique Sainte Marthe (1928), puis le groupe scolaire Ferdinand Buisson (1936).
Des terrains sont aussi prévus pour la construction d’un lieu de culte, mais les religieux de la congrégation de Ste Croix reprennent possession de leur église désaffectée depuis plusieurs décennies. En 1937, c’est elle qui servira d’église paroissiale.




Le déclin

Si le quartier d'Yzeuville est une réussite, les autres lotissements créés par Ambroises Yzeux ont beaucoup moins de succès.
Entrepreneur performant, il est un médiocre gestionnaire et un piètre juriste, d’autant plus que, grand seigneur et philanthrope déclaré, il est toujours prêt à mettre la main à la poche sans garantie de rentrer dans ses fonds. En outre, pour son lotissement d’Angers, il s’est associé avec Clovis Le Bled, un homme d’affaires beaucoup plus avisé que lui, qui aura quelque peu tendance à le spolier. A la fin des années 20, ses affaires ne vont pas très bien.
La faillite de son fils qui avait commencé d’exploiter une grosse ferme dans l’Eure et dont il prend la relève, finira de le mettre à genou. Il fait une grave dépression, se met à boire et doit être admis plusieurs mois dans un hôpital psychiatrique. Pour couronner le tout, son épouse demande la séparation de corps.
Guéri, il réussit à l’en dissuader et, conseillés par des amis, en 1932, ils partent tous deux à Perpignan où Ambroise pense que le climat lui permettra de se refaire une santé.
Mais ses difficultés financières le rattrapent rapidement.
En septembre 1933, sur la proposition d’un négociant rencontré dans un débit de boissons, il déménage à nouveau à Mazamet où il pense trouver du travail pour subvenir aux besoins de son ménage..Mais il ne trouve que de petits boulots et il continue à être harcelé par ses débiteurs.
Les dernières années de sa vie seront une longue dérive vers la misère et l’indigence. Complètement ruiné, il est hébergé dans un galetas, subsistant grâce à quelques travaux de jardinage ou aux travaux de couture et de ménage que son épouse effectue pour des voisines.
Ruiné, malade, dépressif, il décède en 1941 et sa dépouille est ensevelie dans une fosse commune du cimetière de Mazamet.
Finalement prise en charge par l’aide sociale, son épouse Marie finira ses jours à l’hospice jusqu’à sa disparition en 1961.

Additional Hints (Decrypt)

Cbgrnh + (Wrna-Ybhvf, Evpuneq, Ybhvf, Pbevaar)

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)