L’église Notre-Dame de Lihus est, avec Saint-Aubin de Sommereux, le seul édifice entièrement du 13ème siècle conservé dans le nord-ouest de l’Oise et le plan si particulier du choeur ajoute à l’intérêt de cet édifice resté curieusement méconnu jusqu’ici.
Moins soignée que le choeur, comme souvent, la nef est construite en moellons mélangés à du silex, la pierre étant réservée aux contreforts – certains ont été réparés ou refaits en briques – et aux ouvertures. La façade, très bien conservée avec ses contreforts et son mur pignon intacts, est percée d’un petit portail à ressauts aux arêtes simplement moulurées. Au-dessus s’ouvre une fenêtre à deux lancettes que surmonte une rose à six lobes.
Mais c’est, bien sûr, le choeur et sa curieuse silhouette qui retiennent l’attention. A l’extérieur, les sept pans coupés qui le constituent donnent l’impression d’un édifice autonome à plan centré qui aurait été amputé de sa partie occidentale. Il n’en est rien et le raccord avec la nef s’effectue par des murs perpendiculaires à celle-ci et qui sont d’origine.
Par sa très grande qualité comme par son plan « centré », le choeur de Notre-Dame rappelle irrésistiblement l’architecture templière, qui affectionnait volontiers ce type de plan, évocation de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Lihus était une seigneurie importante au Moyen Age : son titulaire aurait-il ainsi voulu marquer un attachement particulier à cet ordre ou évoquer un voyage en Terre Sainte ?