Le four à goémon
Un four se présente sous la forme d'une tranchée de 5 à 10 m de long, 0,50 m de large et 0,50 m de profondeur. Les parois et le fond sont tapissés de pierres plates assemblées avec de la glaise. Ces pierres sont isolées de la terre par une couche de galets qui laisse passer l'air. Il est généralement construit sur une butte exposée aux vents dominants. Il est divisé en compartiments par des cloisons de pierre amovibles, afin de faciliter le démoulage des pains de soude (matière grisâtre solidifiée issue des cendres de goémon). Ces cloisons devaient être souvent changées car la chaleur les faisait éclater.
Une fois séchées, le goémon est reconstitué en meulon près du four. Les brûleurs de goémon disposaient les algues dans le four sur un lit de branchages enflammés. Après le brûlage, chaque compartiment recueillait un bloc de soude d'environ 50 kg qui était vendu aux usines de produits chimiques (la soude, l'iode, les sels de potasse servaient notamment à l'industrie chimique, pharmaceutique et à la verrerie). Il fallait environ une tonne de goémon vert pour obtenir un bloc de soude (jusqu'à 80 kg) dont l'usine extrayait au mieux 1 kg d'iode..
On y brûlait également les laminaires séchées, pour en faire de la teinture d'iode, puissant antiseptique. Ces fours à goémon sont encore visibles en de nombreux endroits de la côte Finistère : Cléder, Plozévet, Plouescat, Plouneour-Trez, Meneham, Lampaul-Plouarzel, Porspoder, Lesconil, l'île de Molène, l'île de Sieck, etc.
La maison de l'Algue de Lanildut propose des thématiques autour de la récolte et du travail du géomonier. Voir sur http://www.parc-marin-iroise.fr/Evenements/Expositions-permanentes/La-Maison-de-l-algue