Cette cache fait partie de la série SFAM.
Se dressant le long de la frontière entre la France et l'Italie, le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes constituait de 1924 à 1940 la partie sud de la Ligne Maginot et controlait ainsi l'accés à toutes les vallées.
Lors des combats de juin 1940, ces fortifications contribuèrent à stoppper les offensives des armées italiennes. Nous avons choisi de vous faire découvrir les principales fortifications, vestiges de ce proche passé.
Sous-secteur Tinée-Vésubie
Le Caïre-Gros
L'ouvrage est situé sur la limite entre les communes de Valdeblore et de Marie sur la ligne de crête.
Dans les années 1930, il était prévu d'en faire un petit ouvrage de quatre blocs servant d'abri actif, avec pour mission non seulement de protéger une section d'infanterie, mais aussi de défendre le col des Deux-Caïres grâce à son armement. Mais il est resté inachevé : seulement deux de ses quatre blocs ont été construits. Il a servi de simple abri de montagne pour les troupes françaises en 1940.
La construction :
Les premiers plans de l'ouvrage ont été acceptés par la Commission d'organisation des régions fortifiées (CORF) en 1932 et modifiés en 1934. L'ouvrage fut construit finalement par la main-d'œuvre militaire (MOM), mais les contraintes (accès difficile, enneigement long, manque de moyens) furent telles qu'il resta inachevé. L'aménagement intérieur n'est réalisé que pendant la saison estivale de 1940.
L'ouvrage qui aurait dû comporter quatre blocs est inachevé, seuls le casernement souterrain et les deux blocs d'entrée ont été réalisés.
Des constructions sommaires ont été établies sur les dessus à proximité de l'ouvrage.
Détails de l’ouvrage :
Bloc 1 : Entrée
Bloc réalisé, sans armement
Bloc 2 : Entrée
Bloc réalisé, un créneau pour FM Mle 24/29
En sus, un bloc cheminé avait été coulé.
Étaient en chantier, mais non réalisés:
Bloc 3 : Observatoire
Aurait dû comporter une cloche observatoire
Bloc 4 : Casemate d'infanterie
Aurait dû comporter deux créneaux pour mitrailleuse et un créneau pour fusil mitrailleur
Aucune installation électrique n'a été réalisée L'ouvrage était équipé d'un poste émetteur récepteur ER 50 W.
De nombreux abris alpins en tôle métro ont été construits aux alentours
Les supports du téléphérique acheminant les matériaux et une citerne pour l'eau nécessaire à la construction sont visibles à proximité de l'ouvrage.
Effectif :
L'équipage de l'ouvrage de Caïre-Gros était composé de 1 officier et 63 hommes issus principalement du 94° BAF placés sous le commandement des Lt Adillon, Carlon en mai 40 puis Van Cauwelaert à partir de juin 1940.
Positionnement, utilisation et postérité :
L'ouvrage est situé sur le Caïre-Petit, à 1921 mètres d'altitude, juste à l'ouest du col des Deux-Caïres et à proximité du sommet du Caïre-Gros (qui culmine à 2087m).
Pendant les combats de juin 1940, l'ouvrage ne servit que d'abri car les troupes italiennes n'abordèrent pas la ligne de résistance. La garnison française évacue l'ouvrage pendant les premiers jours de juillet, la partie alpine de la ligne Maginot se trouvant intégralement dans les 50 km de la zone démilitarisée en avant de la petite zone d'occupation italienne.
Les abris en tôle métro non achevés (sans toits bétonnés) se sont effondrés au fil du temps. Les différentes positions de tirs avancées sont toujours bien visible, y compris au sommet du Caïre-Gros où est située la Cache « Valdeblore #2 ».
La cache se situe au fond de l'ouvrage, là où les travaux se sont arrêtés.