Vous voici au plus près de la roselière, en faisant un 360° vous verrez des roseaux, des massettes, des joncs, des scirpes lacustres, des prêles, des rubaniers, des plantains d’eau, de la menthe et des iris jaunes. Un joli jardin aquatique qui joue un rôle important dans l’épuration naturelle de l’eau. Les plantes filtrent les matières en suspension, permettent leur décantation, stockent une partie du carbone, assimilent des polluants comme le phosphore, le nitrate, le cyanure ou les hydrocarbures. Elles ne peuvent rien contre les quantités significatives de plomb de pêche et de grenailles toxiques de chasse, qui s'y sont déposés depuis plusieurs décennies au fond de l’eau, avant leur interdiction récente. Cela peut polluer les sédiments et entraîner le saturnisme des oiseaux qui s'y nourrissent, un facteur qui augmente le risque de botulisme.
Plus l’eau est polluée, plus les plantes ont besoin de la dépolluer, et plus elles se développent. Ces végétaux forment d'épais réseaux de rhizomes qui contribuent au comblement progressif du milieu. Petit à petit le niveau des eaux diminue et le milieu est colonisé par les carex (les touffes végétales chevelues). Puis les phragmites se rapprochent du centre du plan d'eau. L'évolution à long terme se poursuit ensuite vers la tourbière ou la forêt. Ce phénomène de comblement d'un plan d'eau se nomme « atterrissement ».
