Bernard Gangloff est né le 5 septembre 1925 à Belfort (Territoire de Belfort). Il entre à l'EMP d'Épinal en 1939 qu'il quitte dans le cursus normal pour l'EMP d'Autun en 1942.
Alors que l'EMP, repliée au camp de Thol à Neuville-sur-Ain, est devenue "Etablissement d'éducation", Bernard Gangloff dit "Popeye" quitte l'école et rejoint comme Baril, Thomas et d'autres les maquis de l'Ain en mai 1944.
Membre du Maquis du "camp des enfants de troupe", il participe comme chef de pièce de bazooka à de nombreuses opérations de harcèlement et de sabotage. En particulier, le 6 juin, il fait partie du raid sur le dépôt SNCF d'Ambérieu où 52 locomotives, 10 machines outils et une plaque tournante sont détruites.
Le 11 juillet 1944, lors d'une opération d'envergure lancée par les Allemands, son équipe reçoit l'ordre, de retarder le passage des occupants sur le pont de Neuville en détruisant la première automitrailleuse. A peine arrivés sur la position, les trois hommes sont repérés. Thomas, le pourvoyeur, est légèrement blessé, Baril, le tireur, est tué sur le coup, Gangloff est gravement atteint par quatre balles. L'une d'elle, entrée par la nuque, lui a traversé un poumon et est ressortie dans la région lombaire. Des camarades l'évacuent dans une grange et partent chercher de l'aide. Aucun secours n'est possible, les Allemands déployés isolent son refuge. Pendant deux jours, il est seul dans d'atroces souffrances jusqu'à ce que, le 13 juillet, des miliciens le découvrent. Il tente alors de se donner en vain la mort. Il est transporté à l'hôpital de Bourg-en-Bresse. Il sait qu'il va mourir, il reçoit les sacrements religieux mais refuse de dévoiler son identité.
Le 14 juillet 1944, Bernard Gangloff rend son dernier soupir en disant "Je meurs pour la France". Sur sa croix de bois, au cimetière, on inscrira "Sergent Popeye". Trois jours plus tard, une institutrice de Chevanel le reconnaîtra sur des photos.