Pendant plus de 600 ans, à quelques décennies d’interruption près, Falaise fut une ville de garnison. En effet, dès le moyen Âge déjà notre cité résonnait du pas des régiments qui stationnèrent en nos murs.
Construite à l’identique de centaines de ses « sœurs » en France dans le pur style militaire élaboré au lendemain des désastres de 1870, la caserne DUMONT d’URVILLE a connu tout au long de son histoire moult usages :
■ De 1877 à 1921, fait notoire, Falaise, pour la première fois, « caserne » non plus un régiment traditionnellement de cavalerie mais d’infanterie, hommes et dépôts.
■ 1924 : départ de la troupe.
■ 1930-1940 : réaménagements des locaux, pendant 10 ans, la caserne est transformée en logements pour des familles de gardes mobiles.
■ juin 1940 - août 1944 : les troupes allemandes s’y installent.
■ hiver 1944-1945 : quasiment le seul bâtiment resté intact lors des bombardements et des combats, la caserne abritera, à raison d’une famille par pièce, les Falaisiens revenus vivre parmi les ruines.
■ 1969 : la ville l’acquiert et, après de longs et nombreux travaux effectués par ses services techniques, y accueille progressivement le centre de secours contre l’incendie et l’atelier municipal, ouvre des logements sociaux, des salles de réunion pour les associations, des salles de danse, de sports,… et met un bâtiment annexe à la disposition de l’inspection académique départementale et du Secours catholique.
La caserne doit son nom au navigateur Jules, Sébastien, César DUMONT d’URVILLE, natif en 1790, de Condé s/Noireau. Un homme bien trempé, l’aventure maritime au cœur, qui, en 1820, encore jeune officier, signale la découverte de la Vénus de Milo lors d’une campagne en mer Noire et en Grèce. Entre 1826 et 1829, il explore la Polynésie sur ordre de Charles X et retrouve, dans l’île de Vanikoro, les restes de La Pérouse et de ses deux navires disparus depuis 1788. En 1837, il s’embarque pour l’hé- misphère austral… et découvre de nouvelles terres du pôle Sud qu’il baptise des illustres noms de « Louis-Philippe », de « Joinville » et d’« Adélie », prénom de son épouse. Navigateur infatigable, lui qui maintes fois côtoya la mort sur les océans, finira par la rencontrer… à terre… non loin de Paris… en 1842, lors du premier accident de chemin de fer !
LES BIDASSES EN FOLIE