je vous propose de vous aventurer dans la maison en ruine dite "du passeur" en sachant qu'il habitait sur l'autre rive.
I propose you to venture into the ruined house known as "the ferryman" knowing that he lived on the other shore.
Attention : accès difficile a cause des ronces et elle demande un peu de courage pour aller dans la ruine !
Attention: difficult access because of brambles and it takes a little courage to go into ruin!
Le bac était constitué d’une embarcation « le bac » et d’une traille câble tendue d'une rive à l'autre le long duquel se déplace le bac. Le bac est retenu au câble soit par un système de poulie (cas de Cieurac), soit par un mât qui vient s'appuyer sur la traille, poussé par la force du courant. La propulsion le long du câble se faisant à bras, en tirant sur la corde ou en poussant sur une perche (voir photos ci-dessous)
Quand le courant était assez fort, le simple fait d'incliner le bac dans le sens du courant permettait de faire avancer perpendiculairement celui-ci et de lui faire traverser à la vitesse choisie la rivière (selon l'angle entre la traille et le courant). Ce bac était encré côté Cieurac. Aujourd'hui, il est remplacé par un pont à une voie construit par Edmond Massaud et inauguré le 4 septembre 1981 par Gaston Defferre. Avant cela, il fallait compter en moyenne vingt minutes pour passer d'une rive à l'autre avec une eau moyenne. Quand les eaux étaient basses, Armand Cambroux, le Passeur, faisait traverser à l'aide d'une petite barque pour pouvoir accoster sur l'autre rive car le bac ne pouvait pas amener tout à fait au bord. Il aurait fallu descendre dans l'eau, ce qui arrivait parfois. En outre, il était nécessaire de se tenir debout avec les vélos en équilibre dans la barque en suivant le rythme des coups de rame donnés par Armand dans le courant. L’histoire des bacs et plus particulièrement sur la Dordogne : Pendant des siècles, la rareté des ponts a été palliée par la multiplication des bacs à péage. En effet le long de la rivière Dordogn, hormis le pont de Bergerac dont on retrouve traces dès 1209 dans une charte de l’Abbaye de Cadouin jusqu'à la moitié du XIXème siècle, les bacs ont donc été utiles et utilisés. Pour aller d'une rive à l'autre, si la profondeur était assez faible pour que l'on puisse traverser sans nager, on aménageait un gué que l'on pouvait passer à pied mais aussi parfois à cheval ou en voiture. Si la profondeur était trop importante il fallait utiliser un bac. Les bacs étaient construits à Spontours ou Argentat et descendus par grandes eaux. Il y avait les naus d'une dimension de 18 m comme sur la photo du bac aux alentours de 1900.
Le passe-cheval de 6 à 9 m et le batelet comme sur les photos plus récentes du bac. On remarque en plus une protection contre les intempéries à une de ses extrémités.
Mais il y avait le droit de bac ou servitude de bac, droit féodal à l'origine il appartenait exclusivement au Seigneur lequel établissait un passage d'eau et déterminait la redevance à percevoir à son profit : c'était le droit de travers ou droit de pontonnage. Le Seigneur affermait le bac à un fermier qui lui devait redevance et en avait la charge. Le passeur conduisait le bac, quand le passager voulait traverser il hélait le passeur lequel avait obligation de s'exécuter Il fallait s'acquitter suivant sa condition, ses marchandises du droit de passage. La Révolution de 1789 mettait fin à tous les privilèges qui étaient remplacés par le droit commun et de nouveaux droits de passage liés à la traversée en bac virent le jour. Ce système devait perdurer jusqu'au XIX ème siècle où la rivière se couvrit de nombreux ponts - qui eux aussi étaient à péage -, la loi du 30 juillet 1880 permit à l’État de racheter les concessions des ponts à péage, le passage devint libre.