Pour subvenir aux besoins de ceux qui venaient à lui, Saint-Fiacre, selon des récits médiévaux, demanda à l’évêque l’autorisation d’agrandir son domaine. Faron lui accorda tout le territoire qu’il pourrait défricher en un jour. Sa bêche avança avec une telle rapidité que les arbres tombaient comme d’eux-mêmes, au passage du saint. À la vue de ce prodige, une femme du pays, la Becnaude, l’accusa de sorcellerie auprès de l’évêque. Attristé, Fiacre s’assit sur une pierre qui s’amollit aussitôt sous son poids. Saint-Faron rendit son jugement en faveur de l’Irlandais, qui mourut, d’après la tradition, le 30 août 670.
Le monastère devenu prieuré fut un lieu de pèlerinage très fréquenté tant par les Grands, la reine Anne d’Autriche, le roi Louis XIV et la reine Marie-Thérèse, que par le peuple, et de nombreuses guérisons y furent constatées.
Actuellement, sur les lieux où vécut le saint, quelques bâtiments anciens subsistent. La pierre ronde de la légende et le tombeau vide du saint, puisque le corps a été transporté à la cathédrale de Meaux lors des guerres de Religion, sont conservés dans l’église paroissiale.
Saint-Fiacre est représenté en moine vêtu d’une longue robe blanche, d’un scapulaire et une cape à capuchon noirs ; ses deux attributs sont le livre et la bêche. Saint guérisseur, il est invoqué spécialement dans les maladies du rectum, souvent cancéreuses, appelées au Moyen Âge « mal Saint-Fiacre ».
Les jardiniers ont adopté, pour patron de leurs confréries, le saint qui tient en main l’instrument essentiel de leur travail et le fêtent toujours avec éclat. Au cours de la messe, maraîchers et horticulteurs font offrande de fleurs, fruits et légumes, afin d’appeler sur leurs récoltes la protection du saint.
Chaque année, le dimanche qui suit le 30 août, le village de Saint-Fiacre célèbre par une cérémonie religieuse et une procession à la fontaine, son saint patron, le petit moine à la bêche.