Le velin de Toulon
Si vous passez du côté de Treffieux ou d’Issé, non loin de Châteaubriant, prenez bien garde de ne pas déranger le Serpent de la Forêt Pavée. Fait-il sept mètres ? A-t-il sept têtes ? Il n’est pas recommandé de chercher à en savoir davantage car le monstre, domicilié à l’étang Neuf, s’amuse à poser d’extravagantes questions aux gens qu’il rencontre et à gober d’un seul coup tous ceux qui n’apportent pas la réponse qu’il désire.
Méfiez-vous aussi des vélins qui pullulent dans les bois et souvenez vous de la mésaventure de ce bûcheron qui, un jour, voulut en débarrasser les bois de la Croix Merhan, entre Nozay et Marsac : un à un il les appela, par leur nom, mais il eut le malheur d’en oublier un, caché dessous les fascines ; celui-ci, pour venger la mort de ses congénères, poursuivit le bûcheron jusqu’au moulin à vent de Toulon, près de la route de Puceul.
Le bonhomme était là, barricadé, incapable de sortir. Pour sauver sa vie, il consentit à donner au monstre quelques gouttes de son sang. Il passa donc un orteil par la chatière de la porte et le serpent pu ainsi se gaver du sang de l’homme, qu’il laissa pour mort.
Et c’est depuis lors que les serpents peuplent à nouveau les fourrés.
(d’après Joseph Chapron)
Bien repositionner la cache.