La tour ronde appelée plus communément, la tour de l'horloge. (extrait du dictionnaire encyclopédique d'Anduze par Bernard de Frémenville)
Monument historique depuis 1978. Elle aurait été construite vers 1320 mais aucun document ne l'atteste vraiment. La commune d'Anduze avait été placée sous la main directe du roi de France en 1226, après l'écroulement de la famille des Bermont, trop liée au comte de Toulouse lors de la guerre contre les Cathares. Un siècle plus tard elle peu s'affranchir de cette pesante tutelle en acquérant en 1320 le droit de se constituer à nouveau en commune ordinaire.
L'un de ses premiers actes est donc de faire construire immédiatement la Tour Ronde que l'on peut voir encore aujourd'hui. Bâtie à l'image de la fameuse Tour de Constance d'Aigues Mortes (construite entre 1242 et 1254) la tour d'Anduze a pour objectif principal la défense de la ville. Sa position auprès du Gardon lui permet de contrôler le passage de la rivière par un pont lui même fortifié. L'époque est en effet troublée: le midi de la France est ravagé par ceux que l'on appelle les Pastoureaux, les petits pâtres. (voir ce même dictionnaire). Pilier central des remparts successifs ayant protégé Anduze, cette tour perd presque dès sa construction son rôle de résisté en 1683 contre l'arrivée des dragons y sont enfermés.
La face Sud de la tour comporte une méridienne, grand cadran solaire plus décoratif qu'utile puisqu'il ne permet de lire l'heure qu'entre 11 heures et 13 heures.
Cette tour est actuellement en cours de réfection, avec peut-être possibilité de futures visites.défense militaire: La mise en service du boulet en fer, vers 1450, fragilise ce genre de fortifications en pierre. Mais alors que les remparts de la ville est rasé en 1629 par ordre de Richelieu, la Tour Ronde subsiste au motif qu'elle est antérieure aux troubles religieux et qu'elle porte déjà une horloge publique.
Elle sert de prison pendant les guerres de religions.
Le Temple d' Anduze (extrait du dictionnaire encyclopédique d'Anduze par Bernard de Frémenville)
L'un des plus grands, de France sinon le plus grand. Il est le successeur d'une lignée tourmentée, puisque les guerres de religion voient plusieurs fois une église prendre la place d'un temple rasé et réciproquement. Après l'orage révolutionnaire, le seul bâtiment dévolu au culte se trouve sur l'actuelle place Saint Etienne, encore à ce moment-là champ de foire aux bestiaux après avoir été le cimetière. En très mauvais état, il sert de temple aux protestants mais doit être rétrocédé aux catholiques en 1804. La paix religieuse, appuyée sur le Concordat napoléonien, permet de construite librement : ce que font aussitôt les protestants anduziens. Le lieu choisi est, ironie de l'Histoire, l'emplacement même des casernes qui avaient servi d'arme formidable de répression contre la population depuis leur construction en 1740. Pour lors en très mauvais état, elles sont acquises par la municipalité en 1808, et le centre, l'ancienne cour est réservé au futur Temple. Le projet vise à n'utiliser que des matériaux locaux : la pierre de taille de Tornac, les briques et tuiles d'Anduze, le sable du Gardon. Malgré ces impératifs de qualité, la première construction s'écroule en 1811, il faut démolir avant de reconstruire. Ce qui n'est achevé qu'en 1823, la dépense étant énorme et les finances publiques fort gênées après la fin de l'Empire. La façade de ce Temple est immense, d'une nudité totale, réalisée en pierre de taille d'un calcaire gris et blanc. Ainsi le veut la tradition d'austérité protestante en réaction contre les fastes des ornementations catholiques.
Un fronton triangulaire tout aussi sobre le domine. Le péristyle lui aussi est dépourvu de décor. Il s'appuie sur quatre colonnes droites, après quatre marches. L'intérieur se décompose d'un grand espace rectangulaire occupé par des rangées concentrique de bancs en bois clair. Au centre, des regards, une chaire élégante permet les sermons des pasteurs à l'éloquence enflammée et à la longévité exceptionnelle comme le pasteur Soulier (de 1805 à 1855) ou le pasteur Hugues (de 1845 à 1877). Deux pièces de mobilier retiennent l'attention: l'autel comporte sur ses côtés deux mufles de lion en marbre, elles proviennent du socle d'une statue de Louis XIV à Montpellier, juste retour des choses aux dépens du monarque persécuteur des protestants. Et un orgue superbe orne les tribunes, il a été rénové pour le plus grand plaisir des mélomanes. Ce temple est classé monument historique depuis 1979.
Le campanile n'est pas placé sur la façade principale nord , mais sur le pignon sud. Il abrite une cloche de 650 kgs,datant de 1883 issue des ateliers Baudouin de Marseille.