Je dédie toutes ces caches à Bernard G., descendant de l'une des plus vieilles familles du village de St Germain qui a toujours cherché à connaitre et partager l'histoire du village, village qui fut toujours modeste et sans prétention comme le fut son récit de 80 pages qu'il eut la gentillesse de me confier…
Saint Germain ? Et bien il y a la légende transmise au fil des générations. L'Evêque d'Auxerre, Germain, rendant visite au Prieuré de St-Nicolas-Des-Bois (à quelques kilomètres d'ici), s'est reposé, on ne sait combien de temps (plusieurs jours peut être), en un point où il y avait une chapelle. Quand l'Evêque fut canonisé, elle prit le nom de Saint-Germain.
De tous temps, on a extrait de la pierre en ce lieu appelé la Marette. Pour la construction des maisons bien sur et malgré sa qualité médiocre, ce grès rose se vendra bien. Nous savons par exemple qu'il a été utilisé pour édifier plusieurs églises et clochers de la région.
Avec cette pierre facile à tailler, on faisait aussi des auges, les margelles des puits, des dalles d'intérieur (le carrelage de l'époque), des linteaux et encadrements de portes et fenêtres. Elle servait enfin à de multiples usages aussi utiles qu'ornementaux.
On a reproché à cette pierre d'être gélive, cependant, les vieux carriers connaissaient bien certains filons qui ne gelaient pas. Quelques éléments cités plus haut sont encore là pour en témoigner.
Au 18ème siècle, c'est la famille Perche (carriers et tailleurs de pierre de père en fils) qui exploite cette carrière.
En 1866, c'est M. Lopinot de Meroux qui exploite cette carrière, mais en 1867/68 elle est sous-louée à M. Berchtold, entrepreneur, pour extraire les moellons ordinaires nécessaires à la construction de l'église à raison de 54 francs par an.
Ensuite de 1880 et jusqu'à la cessation d'activité au début du 20ème siècle les 9 ares 24 sont loués 50 francs par an à Sutter Antoine dit TONY. Originaire d'Oberbruck, il habitait à Saint Germain à côté du cimetière, d'où l'expression courante au village quand on parlait de mourir "aller chez TONY" ou bien "quand je serai chez TONY"…