C'était, pour les infirmes et les vieillard, la fontaine de Jouvence, qui rendait la jeunesse à l'homme vieux avant le temps, rétablissait les forces épuisées par l'usage fréquent des liqueurs fermentées et alambiquées, lavait les ordures de l'estomac, surchargé d'aliments, source de presque toutes les maladies, éteignait dans les viscères les ardeurs d'une fièvre dévorante, pénétrait dans les veine, et rafraîchissait le sang, enflammé quelquesfois par le feu des passions.
On a brisé l'urne, et l'on a creusé au-dessus pour y établir une pompe. Les naïades ont fui, et les dieux infernaux les ont remplacées. C'est aujourd'hui Pluton, qui désaltère le faubourg, les citadins ne viennent plus remplir leurs cruches ; ils croiraient puiser l'eau du Styx ou du Cocyte.
Extrait de l'histoire générale du diocèse de Séez par l'abbé Hommey