Combien d’habitants de ce quartier savent qu’auparavant, en place et lieu même des logements, il y avait des carriers qui s’efforçaient à extraire la célèbre pierre de Saint-Maximin ?
Pourtant, si nous prenons le temps d’observer ce quartier, plusieurs indices nous mettent sur la voie :
- Pour y accéder deux rues font directement référence à l’exploitation de la pierre : la rue du chantier de taille et la rue de la carrière Daubin ;
- Lorsque nous nous y promenons, nous pouvons observer d’anciens fronts de taille avec les traces d’outils bien marquées ;
- La butte du Larris est l’assemblage d’un coteau naturel et de remblais liés à l’exploitation de la pierre ;
- Les immeubles portent des noms de qualités de pierre extraites à Saint-Maximin ;
- Enfin, le quartier porte le nom de Larris qui est un terme d'origine Picarde désignant les coteaux calcaires non boisés. Quoi de plus calcaire qu’une carrière de pierres !
Aujourd'hui appelé le Larris, ce quartier abritait autrefois la carrière Daubin. Cette carrière à ciel ouvert, comme de très nombreuses autres dans le sud de l’Oise, à été créée dans la seconde partie du XIXe siècle. Le premier propriétaire était Julien Drouard. René Daubin la racheta à sa belle-famille en 1920. De nombreux Saint-Maximinois y travaillèrent voire même y vécurent avant qu’elle ne soit fermée en 1968.
Cette carrière ne communiquait vraiment avec la ville que par un petit chemin bordé de lilas qui s'ouvrait par une porte-grille monumentale (encore aujourd'hui en place) sur la rue de Trossy. Cette entrée permettait d'acheminer la pierre sur les berges de l'Oise (la pierre a été transportée par voie fluviale jusqu'à la fin du XIXe siècle).
Bien que très proche du centre-ville, la carrière en était complètement séparée par une immense butte faite à la fois d'éléments naturels (fonds de coteau non utilisables) et de remblais dus à l'extraction de la pierre. Laissée à l'abandon, cette butte fut restaurée très récemment en sentier botanique.
Passablement bombardée durant la seconde Guerre Mondiale, elle abrita pendant une trentaine d'années quelques baraquements d'habitations.
Grâce à des photos aériennes on a pu s'apercevoir que le fond de la carrière abandonnée était à la même hauteur que les parties proches séparées par la butte.
La municipalité fit alors appel à l'OPAC afin d'y implanter un ensemble de logements sociaux. Il fut réalisé en plusieurs tranches de 1981 à 1995.