Le kanndi de Traon Keromnès
Le Pays de Morlaix a, depuis des siècles, mis en pratique le principe de la filière dans de nombreux domaines et, en particulier, dans celui du lin et de la toile. Produire, transformer, vendre et exporter sont les principes fondateurs de la richesse de l’économie locale dès le 15ème siècle. Cette logique retrouvée au 20ème siècle aboutit à l’agroalimentaire.
La période faste où le négoce de la toile de lin fut florissant dans le Léon (XVIIème siècle), permit de construire des habitats et des édifices civils et religieux remarquables. Des créations artistiques exceptionnelles ont été générées par les paroisses, et leurs conseils de fabrique, dépositaires de moyens financiers importants : enclos paroissiaux, retables, statuaire, orfèvrerie…
Pendant des siècles, comme dans toute l’Europe, les paysans ont cultivé le lin et le chanvre et ont fabriqué des toiles à usage domestique et agricole.
Vers le 15ème siècle, pour répondre aux exigences d’une population en expansion et à la faveur d’autres conjonctions socio-historiques, une véritable industrie éclatée, « La manufacture des crées du Léon », s’est progressivement mise en place.
La particularité du Pays de Morlaix et plus généralement de l’ensemble du Léon est la fabrication des toiles nommées « crées » à partir du fil de lin déjà blanchi, contrairement aux autre régions où c’est la toile elle-même qui est blanchie.
Pour ce faire, il s’est installé un système de complémentarité entre les territoires. Les terres situées au pied des monts d’Arrée sont beaucoup moins fertiles du point de vue agricole que celles de la frange littorale. Des cultivateurs aisés deviennent fabricants de toiles. Leur situation leur permet d’investir des sommes, souvent importantes dans l’achat de la matière première (les fils de lin).
La première tâche est de rendre le fil propre au tissage. Il faut le lessiver afin de le blanchir. Il s’installe donc sur ces paroisses (Plounéour-Ménez, Pleyber-Christ, Saint-Thégonnec, Commana, Guimiliau, Sizun…), des petites maisons à blanchir, appelés «kanndis » dont quelques édifices subsistent et témoignent de l’importance de cette « buanderie éclatée du Léon » : les kanndis du Fers et de Penn ar Park (Saint-Thégonnec), le kanndi de Rozonoual (Commana) ont été entièrement restaurés. Des géocaches y sont installées. Source : Au fil du Queffleuth et de la Penzé.
Le kanndi du Fers (Saint-Thégonnec-Loc-Eguiner)
Pour découvrir comment étaient blanchis les fils de lin, rendez-vous au kanndi de Traon Keromnès, en Pleyber-Christ, aux coordonnées suivantes : W 48 30 208 / N 003 53 802... et répondez aux deux questions suivantes :
A = le diamètre de l'auge du kanndi (en cm) ?
B = le nombre de villages qui utilisaient ce kanndi ?
Pour trouver les coordonnées de la cache :
N 48 30 (A+54)
W 003 53 (B+844)