Le puy de Laschamp culmine à 1 255m.
Origine du nom: Laschaps (1165) ; La Chalm (1305). L'étymologie de ce lieu vient de la position du village au milieu des bruyères que l'on appelait jadis la chalm.
ou bien racine préceltique kal-m. Plateau dénudé, terre inculte, rocheuse.
Au premier regard, c’est juste un gros puy recouvert d’un boisement anthropique de résineux, comme posé sur la prairie entre Laschamp et le col de la Moréno.
Pas de joli cratère. Pas de balade pour y monter. Pas de vue dégagée au sommet… Quand on y est, dans le vaste paysage de prairies où coule la source Saint-Aubin prétendue miraculeuse, on retient surtout le spectaculaire point de vue sur la face sud du puy de Dôme.
Renomée internationale
Et pourtant, dans le monde des sciences, c’est bien le puy de Laschamp que l’on connaît le mieux. Ou plus exactement ledit « événement de Laschamp », qu’il a enregistré dans ses laves, scories et aurtes produits.
L’éruption, il y a environ 40.000 ans, correspond à l’un des grands épisodes de variation du champ magnétique terrestre. On estime qu’à cette époque, le champ magnétique était entre sept et dix fois inférieur à celui d’aujourd’hui ! Son orientation avait également changé pour aller vers le sud
Ledit « événement »
L’intérêt des éruptions qui se sont produites à cette époque (dans la chaîne des Puys, c’est aussi le cas du puy de Louchadière, mais on relève aussi l’anomalie près d’Olby, dans une coulée de la Tiretaine…) tient à ce que le fer contenu dans les laves s’est organisé selon l’orientation magnétique du moment.
En se refroidissant, les produits éruptifs ont fossilisé l’étonnant magnétisme de l’époque. Si bien que l’on peut mesurer, encore aujourd’hui en laboratoire, l’inclinaison, la déclinaison et l’orientation de cette curiosité magnétique.
Or, là où cela devient intéressant pour les anthropologues, les paléontologues et autres scientifiques, c’est que cette époque est contemporaine du mystérieux déclin de l’homme de Néandertal.
Hypothèse
sur le déclin des néandertaliens
Des chercheurs de la Sorbonne ont ainsi émis l’hypothèse d’un lien de cause à effet : les variations importantes du champ géomagnétique auraient pu affecter la biosphère, laquelle n’aurait plus aussi bien protégé les néandertaliens des rayons cosmiques, et donc de divers cancers ou maladies de peau.
Tout ceci reste évidemment très controversé, mais un tel événement magnétique a bel et bien été enregistré, par la suite, à différents endroits de la planète. Et le puy de Laschamp, premier à le mettre en évidence, a inscrit son nom dans tous les manuels du monde !
Cela dit, inutile d’aller arpenter les pâturages du secteur de Laschamp et Manson avec une boussole pour essayer de repérer l’anomalie magnétique fossile. Elle n’est repérable qu’en laboratoire.
S’il existe bel et bien des secteurs où l’aiguille semble perdre le Nord, l’explication est ailleurs : sols riches en magnétite, secteurs foudroyés, etc.