A la lumière rasante du lever du soleil, on peut déchiffrer cette inscription :
CROIX DES
SEPTS FRE
RES 1816
Qui sont ces sept frères ? quelle fut la raison de l'érection de cette croix ? Pour répondre à ces deux questions, nous nous aiderons d'une enquête réalisée en 1976 lors d'un rassemblement de la famille Bretaudeau ‑ Baron issue de Louis, l'un des sept frères Bretaudeau.
Cette famille s'installa au Grand Bois-Girard en 1741 lorsque Pierre, né à Torfou à la ~ Petitière " en 1711 épousa Marie Hervé et en même temps... la ferme L'un de ses enfants, Jean, naquit au Grand Bois‑Girard en 1752 et c'est probablement lui et sa seconde épouse qui furent à l'origine de cette croix.
Il semble en effet que " les sept frères " ne puissent être que les sept garçons sur les onze enfants qu'eût Jean, le fils de Pierre, de deux unions En 1774 en effet, il épousa Marie Drouet qui lui donna trois enfants :
- François en 1775
- Jean en 1777,
- Jeanne née et décédé en 1779
Marie Drouet mourut, elle aussi, cette même année, sans doute en suite de couches, comme cela était si fréquent à cette époque.
Jean se remaria en 1781 avec Renée Frouin de St‑Philbert dont il eût huit enfants dont cinq garçons :
- en 1782 Pierre,
- en 1784 René,
- en 1786 Jean, sans doute complété d'un deuxième prénom pour le distinguer de son demi‑frère,
- en 1788 Louis,
- en 1791 Jean, de nouveau, (comme l'arrière grand‑père né vers 1629 sans doute à Torfou) au moment même où ce qui n'était pas encore la Vendée commençait à l'occasion des Pâques à s'agiter en refusant la présence des prêtres jureurs, c'est‑à‑dire ceux qui avaient prêté serment à la constitution civile du clergé, imposée le 27 novembre 1790.
Cinq + Deux ‑ le compte des sept frères est bon ! En pleine guerre, le couple donna la vie à deux filles Jeanne en 1794, Marie en 1796. Un dernier garçon, Joseph en 1798 mourut jeune vers 1805. Le père mourut là même où il était né dans sa ferme du Grand Bois‑Girard, 73 ans plus tôt.
Quant à la deuxième question, on ne peut évidemment répondre que par des hypothèses : action de grâces de Jean et Renée pour la vie préservée des sept garçons après les guerres de Vendée et les guerres napoléoniennes ? Reconnaissance des frères eux-mêmes de se retrouver enfin dans leurs Mauges natales et dans un pays enfin en paix ?
Ou illusion que tout pouvait recommencer comme avant, avant la tourmente qui avait emporté tant de jeunes hommes dans la fleur de l'âge.
Il est probable qu'un grand nombre des Bretaudeau ou Breteaudeau habitant St Macaire et ses environs descendent de cette septuple fratrie.
Renseignements fournis par les Mémoires Macairoises.
Attention au passage aux horaires d'ouverture de la déchetterie !