Château et Sainte-Chapelle
C'est sans doute la proximité des résidences royales de la vallée de la Loire qui est à l'origine de la décision de Louis Ier de Bourbon, comte de Vendôme, puis de son fils Louis II, premier Duc de Montpensier, d'édifier de 1507 à 1543 un château avec ses communs et une prestigieuse collégiale gothique et Renaissance qui sera la chapelle funéraire des membres d'une famille appartenant à la très haute noblesse française.
Un geste iconoclaste. Aujourd'hui ne subsistent que les communs, dont le magnifique pavillon Jupiter, visible depuis la grille d'entrée principale et la Sainte–Chapelle qui ne doit son salut qu'à son statut spécifique : sa destruction était subordonnée à l'avis du Pape Urbain VIII qui s'y opposa.
Le superbe édifice que constituait le château qui se trouvait dans la perspective de la cour d'honneur et face à la chapelle, a été rasé à partir de 1635 sur ordre du cardinal de Richelieu, qui était devenu propriétaire du domaine à la suite d'un contrat d'échange assez suspect avec Gaston d'Orléans, frère du Roi Louis XIII.
Cette nécropole des Bourbons devait faire de l'ombre à la ville et au château que le cardinal faisait construire à quelques kilomètres de là. Un jugement du Parlement de Paris réparera cet outrage en restituant le domaine à la fille de Gaston d'Orléans, Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, en 1656.
La Sainte-Chapelle Saint-Louis ou la glorification des Bourbons
Les Bourbons descendaient de Saint Louis par son sixième fils, Robert de Clermont, et avaient donc le privilège de fonder une Sainte Chapelle dont le modèle architectural est celle de Paris édifiée par Saint- Louis en 1248 pour abriter les Saintes Reliques de la Passion du Christ. Instruments de puissance, elles assurent le rayonnement et la protection de celui qui les possède. Des processions et des ostensions étaient organisées par les chanoines.
Louis II de Bourbon-Montpensier sera le seul héritier, à partir de 1527, de l'immense fortune de son beau-frère le connétable Charles III de Bourbon qui, banni du royaume par François Ier, était mort au service de l'empereur Charles Quint, devant Rome.
Il n'est pas invraisemblable que cette fortune ait servi à terminer les travaux de la chapelle. Elle devait être à la fois le signe tangible de la réhabilitation des Bourbons et un message dont le contenu était clair : cette famille pouvait prétendre au trône de France, à la place des Valois. Elle devra attendre 1589 et Henri IV pour accéder au pouvoir suprême.
(référence: http://www.champigny-sur-veude.fr/version/fr/histoire.php)