Le moulin de la Commanderie de Malte à Saint-Vincent-sur-Charpey fut vendu par la nation, le six thermidor an second de la République Française, à Jacques GRANGEON fils, de Charpey pour (A)21300 livres, montant de son enchère (série(B) 9 règ.(C) N° 593).
En(D) 1614, dans le préambule du terrier, les habitants de Saint-Vincent se reconnaissent obligés de moudre et faire moudre leurs grains au moulin seigneurial de la Commanderie. C'était donc dès lors un moulin banal et seigneurial à la fois, auquel nul ne pouvait porter préjudice, soit en allant moudre ailleurs, soit en détournant l'eau du canal. Cela est établi par la jurisprudence antérieure à (E)1789.
Or la Nation, en succédant à l'Ordre de Malte, a transmis les mêmes droits à ceux qui la représentent, sauf toutefois la banalité qui a été légalement abolie.
Le livre de raison de la Commanderie, un mot Saint-Vincent :
"J'ai appris que Monsieur le Marquis de CHATTE, seigneur de Charpey, a ébruité la prétention qu'il a de m'empêcher de dériver à travers les chemins l'eau du torrent de la Boisse à la sortie de mon moulin, pour l'usage de mes prairies.
Donc au dessus le seigneur de Charpey, seigneur supérieur de celui de Saint-Vincent, n'élevait aucune prétention au dessus, à plus forte les simples particuliers.
J'estime que le cas est fort simple et ne souffre aucune difficulté ; cependant si les voisins du riverain avaient des titres écrits, un règlement d'eau serait nécessaire."
Jusqu'à preuve du contraire, le meunier est maître du canal et des eaux, la loi, la jurisprudence sont là pour l'attester.
Valence le (F)20 septembre (G)1869
L'archiviste départemental
Signé LACROIX