Cette série vous propose de découvrir plusieurs peintures murales réalisées par Diana Taubin Stvolinsky (peintre d'origine argentine vivant à Barcelone) entre 2012 et 2015. Réparties dans plusieurs quartiers de la ville, elles représentent son histoire et ses traditions.
Sur le mur de l'école, au WP1, vous trouverez la fresque. Elle représente les deux modèles de moulin qui peuplaient Saint Sébastien : Les moulins tours classiques (les plus nombreux) et les moulins turquois. Ces derniers étaient constitués d'une base en pierre et d'une partie supérieure en bois, entièrement mobile selon le vent, posée sur un axe. Sur la peinture, on peut observer aussi deux chats, animaux nombreux dans les moulins : Les rats étaient proscrits par les meuniers !
Au nombre d'une trentaine au 17ème siècle, les moulins à vent ont marqué le paysage sébastiennais tout en constituant des points de repère importants.
La plupart de ces constructions se trouvait à la Martellière et à Portechaise, un peu plus au nord de la cache. Ceux-ci étaient placés sous la juridiction du prieuré de Saint Jacques, qui en gérait les droits. Ils produisaient essentiellement de la farine de blé, mais il existait aussi un moulin à fèves. Les meuniers recevaient le grain des paysans proches et, comme rétribution pour moudre le grain, ils prélevaient une partie de la récolte, en général 1/16ème. Ils devaient stocker le grain et le conserver dans des salles voûtées du moulin, contrôlées et scellées par les inspecteurs des impôts.
Des récits racontent que, pendant les guerres de Vendée, les Nantais pouvaient observer les moulins de Saint Sébastien du haut de la cathédrale. Eux qui manquaient de tout et qui se retrouvaient coincés sur la rive nord, ils voyaient avec rage et envie les rebelles faire leurs moissons.
Points de vue privilégiés, ces moulins étaient aussi un bon moyen d'observer les troupes et ont contribué, par la position de leur ailes, à la transmission des informations pendant le conflit. Il ne subsiste aujourd'hui que le moulins des coucous (au WP2). Ce survivant conserve aussi la mémoire d'un groupe de jeunes royalistes poursuivis et qui y avaient trouvé refuge durant le conflit.
Sous l'action simultanée des avancées techniques et du déclin de la culture du blé, les moulins sébastiennais ont peu à peu disparu à la fin du XIXème siècle.
code des moulins :
- les ailes arrêtées en croix de saint André (en quartier) signalaient un heureux évènement chez le meunier, que le moulin était au repos, ou le retour au calme dans un conflit militaire
- les ailes en croix grecque (en bout de pied) signalaient que le moulin était prêt à travailler ou appelaient au rassemblement
- inclinées à gauche, position "venante" ou "jambe de chien gauche", elles annoncent un heureux événement comme un mariage ou une naissance, ou alertaient d'un danger militaire
- inclinées à droite, position "jambe de chien droit", elles annonçaient un deuil chez le meunier ou dans le village, ou un danger militaire écarté.
Les ailes étaient toujours orientées vers le lieu de l'événement.