En 1694, le peuple de France a faim : le blé manque et les spéculateurs le cachent. Le roi achète bien du blé russe et polonais, mais les ennemis l'interceptent souvent, et les navires danois et suédois, payés pour le protéger, ne montrent aucune combativité pour le défendre, quand encore ils ne le vendent pas.
Affamer la France est bien un but de guerre conscient. Le contre-amiral de Vries avait ordre d'intercepter tout navire chargé de blé se rendant en France, comme il l'indiquera à Jean Bart « Je vous dirai seulement que le contre-amiral m'a dit qu'il avait reçu ordre du prince d'Orange d'arrêter et d'envoyer en Hollande tous les vaisseaux chargés de grains qu'il trouverait venir en France.
La bataille du Texel est, pour Dunkerque, ses corsaires, et tous ses habitants, un sujet de fierté. L'enjeu n'était pas un territoire ou une vaine gloire. C'est pour le pain de la France que l'on s'est battu, on tient à le souligner dans le petit peuple qui vit difficilement.
La victoire impressionne et fait sortir le blé des greniers des spéculateurs, ce qui démultiplie son importance économique.
C'est aussi le début d'un immense respect du Roi pour Jean Bart et, à travers lui, pour Dunkerque.
On peut dire que c'est la bataille du Texel qui rattache vraiment, par les liens du cœur, Dunkerque à la France, alors même que cette ville très disputée avait changé de mains de multiples fois, et que les intérêts ne convergeaient que laborieusement entre le corsaire dunkerquois et les autorités maritimes françaises. (Source Wikipedia )