Bien sûr, église fortifiée ne veut pas dire église forteresse.
En Bourgogne, pour se réfugier et se défendre, les villageois ont souvent simplement adapté le rare bâtiment important édifié en pierre : leur église.
Les Pichangeais l’ont construite, ou aménagée, avec un système défensif simple mais sans doute efficace.
André Guillaume, dans son livre de 1952 "La Côte d’Or – Guide du Touriste, de l’Archéologue et du Naturaliste", écrit : « Pichanges. L'église a été fortifiée, ainsi qu'en témoignent, au-dessus de la porte Ouest, un orifice s'évasant par le bas et, sur le haut du pignon Est, des restes de mâchicoulis. »
Le Maire de Pichanges, Monsieur Christian Vanneste, a analysé et essayé de comprendre le système de fortification de cette église. Ses recherches ont été publiées dans un livre édité par la Société d’Histoire Tille Ignon et par Monsieur Jean-Pierre Roussel, intitulé « L’église de Pichanges » (novembre 2010) qui est disponible à la Mairie et à l’Office de Tourisme d’Is-sur-Tille.
Les restes de parties défensives les plus significatives, sont d’une part à l’Ouest, une ouverture taillée au-dessus de la porte, pour faire tomber des pierres ou servir de meurtrière pour défendre l'entrée ;
et d’autre part à l’Est, les énigmatiques corbeaux ou consoles en-dessous d’une porte de comble, sont les restes d’un hourd en bois, où, protégés par la palissade, les Pichangeais pouvaient se défendre avec des armes ou des projectiles.
On peut observer également les meurtrières de la tourelle, les pierres bosselées, l’ouverture du côté Nord, la surélévation des combles.
La cache se trouve à l’extrémité d’un chemin appelé "Sentier aux prêtres"
Autrefois quand Monsieur le Curé venait de Gemeaux, il coupait directement de l’entrée de Pichanges vers l’église, et cette habitude a tracé ce chemin.
Aujourd’hui ce sentier est partiellement réutilisé en terrain par les différents propriétaires et on ne peut plus rejoindre la route de Gemeaux.