Dès 1887, Cézanne loue à Château Noir, dans la cour du pistachier, une petite pièce dans laquelle il entrepose son matériel et les œuvres qu’il est entrain de peindre dans les sous-bois qui entourent la propriété.
Entre 1887 et 1905, il peint 19 huiles et 20 aquarelles autour de Château Noir : la maison inachevée qu’il aperçoit à travers les arbres, la maison Maria qui se trouve sur le bord du chemin, la citerne et le puits, la meule, les sous-bois et leurs pins, les rochers et les grottes à flanc de falaise, et bien sûr Sainte-Victoire qu’il peint depuis la route du Tholonet constituent ses principales sources d’inspiration. Cézanne trouve là le calme qui lui est nécessaire pour peindre, à l’abri du regard des indiscrets. Il est vrai que l’endroit n’attire guère. Le lieu a triste réputation : un de ses propriétaires en aurait badigeonné la façade en noir, curieux choix au pays de la pierre dorée. Cézanne peut y peindre en toute quiétude. En 1897, pendant l’été, il se rend régulièrement au Tholonet où il a l’habitude de déjeuner au restaurant tenu par Rosa Berne, actuel relais Cézanne. Entre deux plats, il écrit à ses amis Joachim Gasquet, Philippe et Emile Solari. C’est à ce dernier qu’il écrit le 8 septembre 1897 : « Votre père viendra manger un canard avec moi dimanche prochain. Il sera aux olives (le canard bien entendu) ». Ce plat, préparé par Rosa Berne, était le mets préféré de Cézanne.
Cézanne se sent tellement bien à Château Noir, qu’après la vente du Jas de Bouffan, en septembre 1899, il fait une offre d’achat à ses propriétaires. Malgré leur refus, il continuera à y peindre entre 1899 et 1902, date de son installation dans l’Atelier des Lauves, puis à nouveau entre 1904 et 1906.
Les poètes Joachim Gasquet et Léo Larguier, puis le peintre Emile Bernard l’accompagnent quelques fois jusqu’à Château Noir avec une voiture qu’il loue à l’année pour se rendre, en cas de fatigue, sur le motif ou à son atelier hors la ville. Cette calèche est conduite par un cocher du nom d’Emery. Mais le 8 octobre 1906 Cézanne se plaint de son cocher : « Emery m’a élevé le prix de la voiture de trois francs aller-retour, quand j’allais à Château Noir – à cinq francs. Je l’ai lâché. »
Depuis la cache, on a une belle vue sur la facade du Chateau Noir, qui ne se visite que très rarement (vous serez peut être chanceux).
Pour les passionnés de l'artiste, un très bon site à visiter par là : http://www.societe-cezanne.fr/chateau-noir-et-bibemus