La maison forte de Rousset est placée sur une terrasse aménagée en pente douce, dominant des zones marécageuses (autrefois étangs ?), situées au nord et au sud, qui viennent alimenter le ruisseau du Bivet.
L'édifice originel se présente comme une massive tour de plan barlong, orientée est/ouest, à laquelle est accolé, côté nord, un corps de logis quadrangulaire. La tour, coiffée d'une toiture en pavillon, s'élève sur deux niveaux et un étage de combles sans ouverture visible.
Accolé à l'ouest de la maison forte homonyme, le moulin forme un bloc composé de trois volumes juxtaposés aux toitures nettement différenciées. A l'arrière, en partie juché sur la butte, le bâtiment a des murs très épais (environ 1,20 m) et serait le plus ancien.
Devant, un bâtiment moins long a été complété par un ajout récent comblant le creux de l'équerre. La façade sur route, uniforme sur les deux premiers niveaux, est différente en partie haute. C'est aussi le cas de la façade sur cour, quoique différente, articulée à la précédente par un chaînage d'angle en pierre de taille. Les équipements sont concentrés dans le bâtiment avant : chambre de la turbine en sous-sol, ensachage et transmission au rez-de-chaussée, axes de transmission avec poulies (courroies disparues) à tous les niveaux, mouture au premier étage, stockage (une des deux chambres disparues) et ensachage au second, traces des conduits et élévateurs à godets dans les planchers, etc.
Historique de ce lieu: - 6 juillet 1447 : hommage au dauphin Louis, par Guillaume Gandelin, au nom de ses père et mère, pour la maison forte de Rousset en Viennois - La famille Gandelin est originaire du Comtat Venaissin (Rivoire de la Bâtie, p. 256.) 24 août 1540 : dénombrement de demoiselle Anne de L'Auberge, veuve de noble Guigues de Solier, déclarant deux maisons fortes, l'une appelée Rousset au mandement de Roche, l'autre à Saint-Alban, plus divers revenus et un moulin au mandement de Maubec, appelé de Soliers - La plus ancienne mention d'un artifice ici remonterait à 1348. Perdu à la Révolution par le baron de Roche, seigneur de Vaux, le moulin est racheté avec 19 hectares et une partie du château par un meunier-marchand de blé, Pierre Jocteur. Ses descendants, à la fois meuniers et coquetiers, s'y succèdent 120 ans. Jacques Jocteur construit un battoir (parcelle D 16) en 1847 (imposé 1858 sur 10 Francs), à côté du moulin dédoublé doté de 3 ouvertures (2 x 40 Francs de revenus). Réduit en 1913, le moulin passe (1915) de Jean-François à Louis Alexandre Jocteur qui en tire 1134 Francs de revenu annuel et l'augmente par réunion de biens en 1943. En 1916, il est partagé entre Albert (coquetier) et Jules (meunier) Jocteur. L'activité se serait arrêtée vers 1973-74 d'après l'actuelle propriétaire. D'importants travaux ont manifestement transformé le bâti et l'équipement aux XIXème et XXème siècles.
D'après la propriétaire, la partie arrière remonterait au XIVe siècle et la partie avant serait un ajout du XVIIe siècle. La turbine horizontale aurait remplacé la roue (extérieure) dans l'entre-deux-guerres. Avant de vendre, le dernier meunier a vendu tout le matériel possible. La circulation intérieure se faisait exclusivement à l'aide d'échelles.