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Cagny-la-Garenne EarthCache

Hidden : 2/19/2016
Difficulty:
2 out of 5
Terrain:
2 out of 5

Size: Size:   other (other)

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Geocache Description:


Le site de "la Garenne" à CAGNY est célèbre pour la remarquable coupe quaternaire qu'il offre aux préhistoriens et aux géologues, mais aussi à un large public de plus en plus intéressé par l'origine et l'évolution de l'Homme et de son environnement.
C'est aussi l'un des gisements préhistoriques parmi les plus riches de Picardie.


Repérés dès le début du XXème siècle alors que la carrière était en pleine activité, de très nombreux vestiges préhistoriques ont été récoltés et étudiés par plusieurs générations de chercheurs. Les plus grands préhistoriens et géologues s'y sont succédés.


D'abord, Victor COMMONT, le premier à avoir signalé la présence d'industries préhistoriques dans ce secteur; puis l'Abbé BREUIL, nommé alors le "Pape de la Préhistoire". Ce dernier suivit les extractions pendant plus de 25 ans. Vinrent ensuite François BORDES et Franck BOURDIER, deux célèbres géologues qui nous ont laissé des publications fondamentales sur le quaternaire de la région. Enfin Roger AGACHE et Alain TUFFREAU, chercheur au C.N.R.S., qui a repris les fouilles de ce gisement important.

Donc, dès le début du XXème siècle cette carrière a fait l'objet d'une attention toute particulière de la part de la communauté scientifique. Son étude continue à livrer de précieuses informations sur les productions de l'Homme préhistorique, mais également sur son environnement, grâce à la découverte d'une faune importante, parfaitement conservée, et à l’application de techniques nouvelles. Plusieurs spécialistes européens se sont retrouvés devant cette coupe afin d'y affiner les études géologiques, palynologiques, paléontologiques.... et d'y réaliser des tentatives de datation "absolue".


A CAGNY, le front de taille de cette ancienne carrière présente les nombreux dépôts accumulés sur une ancienne "terrasse" de la Vallée de l'Avre lors des grands froids que connût notre région durant le quaternaire.

 

Cette remarquable coupe, étalonnée par le géologue, au service du préhistorien comme du paléontologue, nous offre les repères chronologiques nécessaires pour reconstituer l'histoire de l'Homme et l'évolution de son environnement.

Les alternances des périodes froides et sèches, chaudes et humides, y sont "inscrites", comme différents phénomènes géologiques dus aux réchauffements (formation de sols), phénomènes de solifluxion (coulées de masse de craie fluide sur le sol gelé en profondeur...)

 

Le Quaternaire

Le Quaternaire représente la dernière ère géologique (couvrant les 2 à 3 derniers millions d'années), la plus courte si l'on considère la très longue histoire géologique de la Terre (plus de 4,5 milliards d'années).

Cette ère est caractérisée par une grande instabilité climatique (glaciations) et ses multiples conséquences : l'alternance de périodes froides et de périodes tempérées intervenant sur la migration et la modification de la flore et de la faune, entraînant par là-même un changement dans le mode de vie de l'homme préhistorique.

Le relief se trouve également modifié : les variations climatiques commandant le rythme et l'intensité des différentes phases de creusement et d'alluvionnement des vallées.

Les rivières surcreusent leur lit et abandonnent une partie de leurs alluvions sur le flanc de leur vallée. Ces anciens lits auxquels s'ajoutent les matériaux d'origine périglaciaire 'classés' par le cours d'eau constituent ce que géologues et préhistoriens appellent des nappes ou des terrasses fluviatiles. Dans celles-ci, étagées sur les versants et donc d'âges décroissants, le préhistorien repère les vestiges abandonnés par l'homme préhistorique qui venait s'approvisionner en matière première, tailler le silex sur les berges de la rivière, chasser puis consommer la faune sauvage.

Les plus vieilles industries humaines seront donc recherchées (en principe) dans les terrasses les plus hautes, c'est-à-dire les plus anciennes.

Succession de terrasses alluviales

Les formations fluviatiles, sables et graviers, ont été souvent recouvertes par de nombreux dépôts accumulés au cours des périodes glaciaires, bien conservés au niveau des versants sous le vent et bien observables dans la partie moyenne de la vallée de la Somme (entre Abbeville et Amiens). Ce sont principalement les loess, véritables poussières transportées lors des fortes tempêtes qui feront fuir hommes et animaux.

La succession de ces différents dépôts loessiques, entrecoupés d'anciens 'sols' (paléosols) et complétés par des apports latéraux plus grossiers dus à des phénomènes de solifluxion qui se produisent lors de réchauffements saisonniers (en périodes glaciaires), compose la coupe stratigraphique. L'analyse de cette dernière par le géologue permettra de reconstituer l'histoire climatique, puis la datation relative des sites paléolithiques que le préhistorien repèrera aux différents 'étages' de la coupe.

Au niveau de la coupe stratigraphique, les vestiges archéologiques repérés dans les couches les plus profondes correspondront aux occupations humaines les plus anciennes...

 

L'affleurement

Face au front de taille, ce que l'on perçoit d'abord, assez facilement, c'est cette succession de strates, ces couches de sédiments, de coloration différente, qui semblent "s'empiler" régulièrement (tout au moins sur la gauche de la coupe). Ce sont là des dépôts éoliens de très fines particules véhiculées en période glaciaire à partir de zones steppiques soumises à une forte érosion du vent. Ce sont les lœss.
Une observation plus attentive permettra de déceler quelques petits "lits" de cailloutis intercalés entre certaines de ces couches. Ils marquent des interruptions dans le dépôt de ces lœss.


Puis, dans la partie centrale de la coupe, une importante masse de cailloutis empâtés d'argile brune, vient rompre le rythme, la géométrie d'un tel ensemble. De même, sur la droite de la coupe, notre attention est attirée par ces grandes "vagues" de craie qui semblent avoir glissées d'une falaise calcaire que nous ne voyons pas ici, mais dont l'existence a été attestée à la suite de sondages réalisés en retrait de la coupe. Cette énorme masse de craie est le résultat d'une solifluxion.


Pour terminer cette description (qui se limite volontairement aux grands ensembles) nous devons ajouter une dernière séquence constituée par une masse importante de gros graviers dont nous devinons seulement la partie supérieure au bas de la coupe (et dans la partie gauche). Ces graviers sont surmontés par un lit plus ou moins régulier de sables verts visibles par contre sur toute la coupe (au niveau du terre-plein récemment aménagé pour la visite).


Trois à quatre mètres de graviers reposent en effet sur le substratum calcaire (la roche en place), mais ont dû être remblayés ; leur nature très croulante menaçait la stabilité de la paroi.
Ce sont là des graviers fluviatiles d'origine périglaciaire. Ils ont été classés par la rivière ; des lentilles de sables y sont visibles en plusieurs endroits.
Dans cette niasse de graviers, à la partie supérieure, le préhistorien a repéré déchets de taille, ébauches, puis quantité de bifaces. Un véritable atelier de taille avec des milliers d'éclats aux arêtes vives et coupantes y a également été repéré.

 

Voici une description plus détaillée, issue d'un document datant de 1971 (Agache Roger. Nord et Picardie. In: Gallia préhistoire, tome 14, fascicule 2, 1971. pp. 271-310.) :



Partie centrale du front de taille. La proportion des différentes couches est respectée en hauteur,
par contre, le développement en largeur a été considérablement réduit pour permette de figurer le changement latérale de faciès.

Légende :
1- terre végétale
2- lehm remanié
3- complexe des loess récents peu différenciables avec cailloutis discontinus
4- limon gris, paléo-sol de la base des loess récents avec industrie moustéro-levalloisienne
5- limon fendillé rouge grisâtre qui a fourni de rares bifaces micoquiens. Ce limon n'est probablement pas en place ; il n'y a pas lehmification progressive à partir de son sommet. De plus, à sa base, on passe souvent brutalement sans transition, à un limon calcaire non altéré.
6- Loess ancien III, à faciès de loess récent, jaune clair, avec petits lits de granules de craie roulée. Ces granules lités sont de plus en plus nombreux vers la droite et au fur et à mesure que l'on se rapproche de la roche-mère. Ce changement rapide de faciès d'un limon loessique est rarement aussi visible qu'ici. La faune malacologique indique un climat très froid.
7- cailloutis de base du loess ancien III. Bifaces acheuléens d'aspect très évolué.
8- loess ancien II de teinte beaucoup moins foncée que le I. C'est probablement le "limon doux" des anciens auteurs.
9- cailloutis de base du loess ancien II. Bien constant, il est constitué de silex éclatés et de petits galets tertiaires avec quelques rognons de silex. La pédogénèse du limon sous-jacent et la constance de ce cailloutis indiquent que l'on se trouve en face d'une interruption prolongée dans l'apport des loess.
10- loess ancien I, très altéré, rougeâtre et sableux. Vers la base, la lehmification est moins profonde.
11- immédiatement sous le limon lehmifié, on passe insensiblement, tout au moins dans la partie gauche de la coupe, à un limon verdâtre à tâches de rouille (très épais sur la gauche, ce limon se réduit, sur la droite, à une couche mince, mais constante, et sui n'est pas toujours parfaitement horizontale dans ce secteur) avec coquilles terrestres et fluviatiles de climat tempéré.
12- gros graviers de 3 à 4 m d'épaisseur. Ils ont certainement une origine périglaciaire et s'ils résultent d'apports latéraux de solifluxion, ils ont été plus ou moins lavés et stratifiés ensuite par la rivière.

 


La earthcache

Pour pouvoir valider cette earthcache, vous devrez répondre aux questions suivantes.
Merci d’envoyer vos réponses via mon profil ou via la messagerie geocaching.com, ne les donnez pas dans votre log.
Vous pouvez ensuite loguer la cache "found it", je vous contacterai en cas de problème.

1) Quel gisement situé à Amiens appartient à la même nappe que ce site (Garenne) et a donné son nom au type d'industrie paléolithique retrouvé dans le secteur ?

2) Quelle est la particularité climatologique du Quaternaire ?

3) Qu'est-ce que le loess ? Et le lehm ?

4) Estimez la hauteur de l'affleurement.

5) Le site est aujourd'hui grillagé et, bien que tout à fait visible au delà, l'accès au front de taille est strictement interdit sans autorisation. Au WP2 se trouve un panneau qui précise cette interdiction. Quelles sont les 3 activités interdites par la loi ?

6) Vous pouvez également ajouter à votre log une photo de vous ou de votre gps devant l'affleurement (facultatif mais grandement apprécié).





The site of "la Garenne" at CAGNY is famous for the remarkable quaternary cutting it offers pre-historians and geologists, but also to a wide public increasingly interested in the origin and evolution of man and its environment.
It is also one of the richest prehistoric sites in Picardy.


Identified early in the twentieth century when the quarry was in full activity, numerous prehistoric remains have been collected and studied by generations of researchers. The biggest pre-historians and geologists have followed one another.

 

First, Victor COMMONT, the first to have reported the presence of prehistoric industries in this sector; then Abbot BREUIL, then named the "Pope of Prehistory." This followed extractions for over 25 years. Then came François BORDES and Franck BOURDIER, two famous geologists who have left us fundamental publications on the Quaternary in the region. Finally Roger AGACHE and Alain TUFFREAU, researcher at C.N.R.S., who took over the excavations in this important field.
So from the early twentieth century this career was the subject of special attention from the scientific community. Its study keep on deliver valuable information on the productions of Prehistoric Man, but also on its environment, thanks to the discovery of an important wildlife, perfectly preserved, and the application of new techniques. Several European experts gathered in front of the cup in order to refine the geological, palynological, paleontological .... and to make attempts at "absolute" dating.

 

At CAGNY, the coal face of this old quarry shows many deposits accumulated on a former "terrace" of the Valley of Avre during the coldest knew that our region during the Quaternary.

This remarkable cut, calibrated by the geologist, to service of the prehistorians and the paleontologist, offers us the chronological benchmarks needed to reconstruct the history of man and the evolution of its environment.

The alternations of cold periods and dry, hot and humid, are "listed" there as different geological phenomena due to warming (soil formation), solifluction phenomena (fluid chalk mass flows on the floor deeply frozen ... )

 

Quaternary

The Quaternary is the last geological period (covering 2 to 3 million years), the shortest considering the very long geological history of the Earth (over 4.5 billion years).

This era is characterized by great climatic instability (glaciations) and its multiple consequences: alternating periods of cold and temperate periods intervening on migration and changing the flora and fauna, causing thereby a change in the way of life of prehistoric man.

The relief is also modified: climate variations controlling the rythme and intensity of the various digging phases and sedimentation valleys.

Rivers over-dig their beds and abandon some of their alluvial deposits on the side of their valley. These antique beds which original material in addition to the periglacial 'classified' by the river are what geologists and prehistorians call slick or river terraces. In them, stepped on the slopes and thus decreasing ages, the pre-historian mark the remains left behind by prehistoric man who had to source raw material, cut flint on the banks of the river, hunt and consume wildlife.

succession of alluvial terraces

Fluvial formations, sand and gravel, were often covered by many accumulate during glacial periods, well preserved at the leeward slopes and well observable in the middle part of the valley of the Somme (between Abbeville and Amiens). It is mainly loess, real dust transported during heavy storms that will flee men and animals.

The succession of these loess deposits, interspersed with old 'soil' (paleosols) and supplemented with coarser side intake due to solifluction phenomena that occur during seasonal warming (in glacial periods), made the stratigraphic section. The analysis of the latter by the geologist will reconstruct the climate history and relative dating of Palaeolithic sites that prehistorian will spot the different 'stages' of the cut.

At the stratigraphic section, archaeological remains identified in the deeper layers correspond to the oldest human occupations ...

 

The outcrop

In front of the coal face, what is first perceived, fairly easily, is this succession of strata, these sediment layers, different coloring, which appear "stack up" regularly (at least on the left of the cup). These are aeolian deposits of very fine particles carried by glacial period from steppe areas with a strong wind erosion. These are the loess.
Closer observation will detect some small "beds" of gravel interspersed between some of these layers. They mark interruptions in the deposition of the loess.

Then, in the central part of the section, a large mass of gravel imbedded brown clay, comes to break the rhythm, the geometry of such an assembly. Similarly, on the right side of the cup, our attention is drawn by these large "waves" of chalk that appear to have slipped a limestone cliff that we do not see here, but whose existence has been documented as a result of polls in cutting removal. This enormous mass of chalk is the result of solifluction.

To complete this description (which is voluntarily limited to large sets) we must add one last sequence consisting of a large mass of coarse gravel which we guess only the top to the bottom of the cup (and the left side). These gravels are overlain by a more or less regular bed of greensand visible against the entire section (at the median recently converted to the visit).

Three to four meters of gravel in fact based on the limestone bedrock (up rock), but had to be filled in; their very kind crumbling threatened the stability of the wall.These are fluvial gravels of periglacial origin. They were classified by the river; sand lenses are visible in several places. In this mass of gravel at the top of the pre-historian spotted prunings, drafts and amount of bifacial. A real size workshop with thousands of shards bright and sharp edges are also spotted.

 

Here is a more detailed description comes from a document dating from 1971 (Agache Roger. Nord et Picardie. In: Gallia préhistoire, tome 14, fascicule 2, 1971. pp. 271-310.) :



Central part of the face. The proportion of the different layers is respected in height,
against the developing width was significantly reduced to allow the inclusion of lateral facies change.

legend:
1- topsoil
2- lehm revamped
3- complex of little distinguishable recent loess with discontinuous gravel
4- gray silt, paleo-soil based on recent loess with Moustero-Levalloisian industry
5- grayish red cracked silt that provided rare bifaces micoquiens. This silt is probably not in place; no progressive lehmification from the top. In addition, at its base, it often happens suddenly without transition to a non-altered limestone silt.
6- old loess III, in recent loess facies, light yellow, with small beds of rolled chalk granules. These granules are bedded more and more to the right and gradually as we get closer to the bedrock. This rapid change in facies of loess silt is rarely as visible here. The malacological fauna indicates a very cold climate.
7- base gravel loess old III. Acheulian bifacial aspect very advanced.
8- old loess II much darker hue than I. This is probably the "soft silt" of ancient authors.
9- base gravel loess old II. Although constant, it is made of flint split and small pebbles with some tertiary flint nodules. Pedogenesis the underlying silt and consistency of gravel that indicate that one is facing a prolonged disruption in the supply of loess.
10- old loess I, very faded, reddish and sandy. Around the base, the lehmification is shallower.
11- immediately below the laminated silt, we pass imperceptibly, at least on the left side of the cup, with a greenish slime to rust spots (very thick on the left, silt reduces, on the right, in a thin layer, but constant, and sui is not always perfectly horizontal in this sector) with terrestrial and fluvial shells temperate climate.
12- big pebble 3 to 4 m thick. They certainly have a periglacial origin and if they result from lateral inflows Solifluction, they were more or less washed and then laminated by the river.

The earthcache

To be able to validate this earthcache, you will have to answer the following questions.
Thank you for sending your answers via my profile or the geocaching.com messaging, don't take it in your log.
You can then post your log "found it", I shall contact you in case of problem.

1) What deposit located in Amiens belongs to the same slick that this site (Garenne) and gave its name to the type of Paleolithic industry found in the area?

2) What is the peculiarity of the Quaternary climate?

3) What is loes ? And lehm?

4) Estimate the height of the outcrop.

5) The site is now fenced and although quite visible beyond, access to the working face is strictly prohibited without permission. In WP2 is a sign that says the ban. What are the three activities prohibited by law?

6) You can also add to your log a photo of you or your gps in front of the outcrop (optional but greatly appreciated).

Additional Hints (No hints available.)