Histoire
La légende médiévale fait de ce site une cité antique où, au III-IVè siècles, une jeune chrétienne du nom de Bazile aurait été suppliciée par les romains. Vénérée comme une des plus anciennes martyrs du diocèse, Sainte Bazile a donné son nom à ce sanctuaire. La découverte, au XIXè siècle, de sarcophages en pierre mérovingiens laisse supposer qu’une chapelle primitive fut édifiée à cet emplacement. L’église actuelle en ruine, est du XIIIè siècle avec d’importants remaniements fin XIV début XVè siècles (chœur, porche...). Désaffectée à la Révolution, l’église Sainte-Bazile tombe dans l’oubli. Elle est en ruine lorsque Arcisse de Caumont la décrit dans sa statistique monumentale du Calvados (1867). L’église, son cimetière et ses ifs sont classés parmi les sites en 1935, en raison du caractère pittoresque et romantique du lieu. Laissée à l’abandon, l’église est envahie par le lierre tandis qu’à ses pieds les tombes disparaissent sous les herbes.
Le site
Aujourd’hui, Sainte-Bazile est sortie de l’oubli. De récents travaux de restauration ont été entrepris avec le soutien de la Fondation du Patrimoine. Le mur-clocher occidental et les deux autres pignons sont rejointoyés et leurs rampants mis hors d’eau. Les arases des murs latéraux, le porche d’entrée sont restaurés et consolidés. A droite de l’allée d’entrée, le plus bel if du cimetière présente les stigmates de son âge, branches cassées, élagage d’urgence... Dépourvu d’allée (sauf celle d’entrée), le sol est bosselé et couvert d’herbe, il est parsemé de superbes sépultures dont certaines sont très anciennes : sarcophages et stèles en pierre calcaire sculptés, fines croix de bronze délicatement ouvragées. A gauche de l’entrée, près de l’if-buisson, s’élève une belle croix de cimetière du XVIIè siècle.
Devenir du site
Les ruines de l’église Sainte-Bazile, restaurées, sont sauvées. Il ne resterait plus qu’à parfaire l’ensemble en apportant aux ifs les soins qu’ils méritent : taille, élagage doux, restructuration des branches charpentières. Quelques sépultures devraient également être remises en état notamment celles qui entourent la croix de cimetière. Enfin, toute l’enceinte pourrait être améliorée, d’autant que face à l’entrée s’élèvent les bâtiments hétéroclites et disgracieux d’une exploitation industrielle agro-alimentaire qui dévalue les abords.