L'eau à Lorgues était,depuis des temps immémoriaux, fournie au village par la source de la Canal située à la Faou.
Élément essentiel et ô combien vital avec l'accroissement du village, il fallut trouver une autre source d'approvisionnement, en l’occurrence celle située plus à l'ouest et plus bas, l’Étang.
C'est en 1881 que la municipalité décida de capter ces eaux qui servaient à l'irrigation des champs et aussi à l'industrie (carrelages, pots de fleurs, etc.)
Le lavoir était un lieu de rencontres féminines. Le lavage du gros linge (dit faire bugade) ne se faisait que deux fois par an. C'était au printemps et à l'automne. Les bugadières laissaient le linge tremper une journée dans de l'eau additionnée de cristaux de soude puis, après un premier rinçage, il était placé dans un cuvier (le linge très sale en premier) que l'on recouvrait d'un drap sur lequel on étalait une couche de cendre de bois à laquelle on ajoutait des coquilles d’œuf et des coupeaux de savon de Marseille. Elles versaient de l'eau tiède qui entraînait la potasse contenue dans la cendre et formait le « leissiu » qui agissait sur le linge et s'écoulait dans un seau.
L'opération était recommencée en augmentant la température de l'eau, jusqu'à ce que le « leissiu » soit couleur café. Enfin on passait au rinçage. Entrait en action la brosse en chiendent et le battoir en noyer, maniées debout ou agenouillées dans une caisse remplie de paille pour protéger leurs genoux.
