À environ 1 km au nord de Montbouy sur la rive gauche du Loing et en partie traversé par le canal de Briare, l'ensemble thermal de Craon avec l'amphithéâtre de Chenevière s'est développé au cours des deux premiers siècles de notre ère et forme l'un de ces sites cultuels et culturels ruraux typiquement gallo-romains liés à la notion de civitas. Il est situé sur l'ancien territoire des Sénons, à la jonction de ce dernier avec celui des Carnutes. Dans ces deux civitates, l'ensemble de Montbouy fait partie des six lieux similaires connus depuis longtemps.
Son amphithéâtre est entré dans la chanson de geste avec le poème de Garin le Lorrain, est également cité au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. J.-B. Lollois l'étudie de façon approfondie en 1836 avant que le sanctuaire et d'autres bâtiments soient remis au jour dans le même siècle. Au milieu du XXe siècle le sanctuaire fait de nouveau l'objet de recherches interrompues. Typiquement gallo-romain, l'amphithéâtre de Montbouy montre l'hybridation du théâtre et de l'amphithéâtre romain dont les plus nombreux exemplaires se trouvent dans les agglomérations secondaires et les sanctuaires ruraux de Gaule lyonnaise. Il a la cavea d'un théâtre bien qu'elle ne soit pas tout à fait semi-circulaire, et l'arène d'un amphithéâtre ; l'amphithéâtre de Gennes est celui dont son plan se rapproche le plus parmi tous les théâtres gallo-romains connus.