C’est pour l’abbaye de Sept-Fons, dans l’Allier, que, dès 1940, la première statue fut réalisée par le moine sculpteur de la Trappe, le Père Bernard. Il fallait mettre sous la protection de leur Mère du ciel les nombreux moines de cette Abbaye de Sept-Fons qui avaient été mobilisés. Un peu plus tard, surtout après le débarquement de Normandie, la Trappe elle-même se trouva englobée dans la zone des combats. Promesse fut faite alors à la Vierge Marie d’élever sa statue sur la colline au-dessus du monastère si celui-ci sortait indemne de la tourmente. Ce vœu fut certainement agréé de Marie, car aucune pierre de ce saint lieu ne subit de dommage. C’est seulement en 1946 que cette promesse put être réalisée par l’érection de la statue qu’on peut voir aujourd’hui.
Marie, sommet et motif de confiance
Le vocable de cette statue, Notre-Dame de la Confiance, choisi par son auteur, était totalement inédit. Le sculpteur, Père Bernard, a tenu à en préciser lui-même le sens : « La Sainte Vierge est l’incomparable modèle de la prière confiante à laquelle Dieu ne saurait jamais rien refuser ». C’est dans l’attitude elle-même de la statue qu’éclate cette perfection de la prière de Marie : « Elle va joindre les mains, ses doigts vont s’enlacer. Mais Dieu ne lui laisse pas le temps d’achever ce geste : il l’exauce dès qu’il la voit en intention de prier. »
De plus Notre-Dame de la Confiance est aussi pour nous modèle de confiance. Comme le précisait Père Bernard : Le Bon Dieu est tellement sûr d’elle qu’Il ne peut que la laisser agir. Tout est accordé d’avance. Elle est en effet toujours en totale conformité avec la Volonté divine. Il y a là un enseignement capital pour nous. Notre confiance est basée d’abord sur l’Amour Miséricordieux de notre Père du ciel. Mais elle est aussi le fruit de notre propre amour pour Dieu ; mais cet amour n’est authentique que s’il nous fait dire avec Marie : « Voici la Servante du Seigneur. » Lorsque nous prions, nous avons toujours à dépasser nos propres satisfactions ou jouissances personnelles qui risquent de n’être qu’une forme d’égoïsme. Sur sa statue, Père Bernard a tenu à le rappeler très explicitement : le Cœur de Marie est percé du glaive prédit par le vieillard Siméon et il est entouré par la Couronne d’Épines qui nous entraîne au pied de la Croix. C’est alors seulement que notre confiance est authentique et inébranlable.
Conception et réalisation
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Lorsque le modèle du monument eut été choisi, Père Bernard en dessina une maquette à l’échelle voulue et la plaça sur une photo du sommet de la colline de la Côte d’Or. Ainsi la décision finale put être prise en toute connaissance de cause. Le premier problème à résoudre fut celui des fondations. La Côte d’Or étant entièrement sableuse, il était pratiquement impossible de descendre jusqu’à un terrain assez résistant. Aussi la superficie de la base du socle fut-elle prévue suffisante pour que, même sur du sable, il n’y eût aucun risque de tassement. C’est ainsi que les 120 tonnes du monument reposent sur un carré d’un peu plus de 6 mètres de côté, soit 40 mètres carrés. Depuis rien n’a bougé, même lors de la tempête de 1999 qui frappa la Côte d’Or de plein fouet, des arbres ayant été abattus tout autour de la statue. Ce socle est constitué d’un fût carré dont chaque face est une croix aux bras très larges, avec, sur celle de devant, le blason de la Trappe. La hauteur de ce piédestal est de 5 mètres, tandis que celle de la statue elle-même est de 4,60 mètres.
Bénédiction solennelle
Après l’achèvement du monument, le 15 octobre 1947, il reçut la consécration de l’Église par la bénédiction solennelle conférée par Monseigneur Pasquet, évêque de Sées, entouré de plusieurs Abbés trappistes. Avec l’ensemble de la communauté de la Trappe, il y avait aussi un bon nombre de voisins. En effet pour la circonstance, exceptionnellement, l’accès de la statue était ouvert à tous, alors qu’habituellement il est réservé aux moines de la Trappe.